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Un point c'est (pas) tout

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Le coin des livres : Papillon de Nuit

Publié par Christelle Point sur 14 Octobre 2019, 07:42am

1982, Daniel Ford attend son exécution dans le couloir de la mort d’une prison de Caroline du Sud, il a été reconnu coupable du meurtre de son  ami d’enfance noir Nathan Verney. Il se souvient, et il raconte à un prêtre comment il en est arrivé à se retrouver là, à 36 ans, à attendre de mourir. Il raconte son enfance dans le sud ségrégationniste, l’amitié avec Nathan (et les problèmes que cela implique), ses premières amours, avec en toile de fond  la mort de JFK, celle de Robert puis les émeutes lors de celle de Martin Luther King Jr, le Klan qui brule les croix et lynche les noirs, il raconte la guerre de Viêt-Nam où son ami et lui ont refusé d’aller, toute cette violence bien réelle qui marque l’Amérique des années 60-70 au fer rouge. Cette violence là scelle son sort, alors qu’il est, et cela apparait de plus en plus clairement au fil des pages, innocent du crime pour lequel il va mourir.  Le gros roman de RJ Ellory n’est pas que le récit d’une effroyable « erreur » judiciaire, c’est également le récit d’une Amérique, celle des 60’s, qui fait plantasmer aujourd’hui comme s’il s’agissait de l’âge d’Or de l’Amérique triomphante alors que c’est une période effroyablement violence, raciste, obscurantiste.  On suit les aventures de Ford et de son ami Nathan, on peut trouver qu’il y a quelques longueurs par moment, quelques digressions un peu superflue qui alourdissent le roman mais ce n’est pas grand-chose car « Papillon de nuit » se lit facilement grâce à un style léger et très accessible. Et puis les derniers chapitres, ceux d’avant l’exécution, sont terrifiant de torture psychologique et sont un efficace plaidoyer contre le peine de mort. La tension psychologique qui affleure dans les 10 derniers chapitres est éprouvante, alors même qu’il est innocent (maintenant on en est sur), on souhaiterait presque que l’exécution arrive plus vite pour qu’on en finisse ! Les deux derniers chapitres sont plus légers, mais on a tellement été secoué par ceux qui précèdent qu’on a du mal à profiter de ce retour au calme. Roman policier, mais aussi petite fresque historique, le roman de RJ Ellory est parfois comparé à « La Ligne Verte » et je trouve que cela n’est pas pertinent : l’époque est différente, le contexte est différent, il n’y a pas de surnaturel de King (juste un poil de complostisme), mais c’est vrai, il y a un innocent dans le couloir de la mort et un gardien sadique qui le persécute. Mais rendons à RJ Ellory ce qui lui appartient, « Papillon de nuit » est son roman historique, psychologique, policier et carcéral, et c’est un très bon roman dans ces quatre composantes.

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