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Un point c'est (pas) tout

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Critique cinéma : Ad Astra

Publié par Christelle Point sur 29 Septembre 2019, 15:38pm

Dans un futur (pas si) proche, la Terre est frappée par des orages électromagnétiques qui créent des catastrophes en chaine. La source de ces orages se situent vers la planète géante Neptune, aux confins du Système Solaire, précisément là où a disparu corps et biens la mission Lima, des années auparavant. Cette mission, dirigée par le Docteur MacBride, avait pour mission l’exploration et la recherche de la vie extra-terrestres. Le fils de MacBride, Roy, astronaute lui aussi, est envoyé sur Mars pour enregistrer un message à destination de son père, si par miracle il est toujours vivant. Qu’est ce que son père a bien pu découvrir et pourquoi ces ondes magnétiques sont elles envoyées depuis sa zone de disparition au travers de tout le système solaire ?

James Gray propose avec « Ad Astra » (« Vers les étoiles » en latin) un film de science fiction qui se nourrit avidement de tous les films du genre qui l’ont précédé. Il y a du « Gravity », du « 2001 Odyssée de l’Espace », du « Alien le huitième passager », du « Solaris » dans « Ad Astra ». Long d’un peu plus de 2 heures, son film ne baisse pas vraiment d’intensité, même s’il fait la part assez belle à des moments un peu philosophiques, un peu bavards, un peu contemplatifs même parfois. Hormis la beauté des reconstitutions spatiales, il multiplie les plans sublimes, les scènes impressionnantes (la course poursuite sur la Lune, le décollage de Mars, le duel mano a mano dans l’orbite de Neptune, la scène d’ouverture avec la chute dans la haute atmosphère), et les scènes plus oniriques. La musique de Max Richter (une pointure), bien qu’un tout petit peu trop présente à mon gout, ne parasite pas les images comme c’est parfois le cas dans les films de science fiction. Elle est intelligemment utilisée et pas (trop) envahissante. Même si j’aurais préféré un silence plus « spatial » comme dans « First man » ou « Gravity », même si j’ai quelques doutes sur les libertés prises par le film avec les lois de la physique pour privilégier les beaux effets spéciaux, je reconnais que James Gray montre avec « Ad Astra » une maitrise de sa caméra assez impressionnante. Les décors sont forcément très importants, et les décorateurs du film on eu carte blanche pour composer des univers encore inconnu de vaisseaux spatiaux, de surface de la Lune, de Mars, de base spatiale, de télescopes géants. Tout cela fonctionne et même impressionne sur un écran géant, difficile de ne pas se sentir immergée dans ce monde inconnu dés les premières images et jusqu’à la toute fin. Bref, techniquement c’est du super boulot, très professionnel, et pour autant que je puisse en juger, plutôt crédible. Le casting est dominé par Brad Pitt et c’est de lui dont je vais parler car les seconds rôles sont peu nombreux, bien peu présents à l’écran et, à mon avis, pas assez écrits, notamment le rôle tenu par Tommy Lee Jones, pourtant crucial mais dont on ne comprend pas bien ni les motivations, ni la personnalité. Parlons de Brad, donc… Déjà impressionnant dans « Il était une fois à Hollywood », il prouve avec « As Astra » qu’il est à un tournant dans sa carrière. Après des années un peu compliquées, il semble plus affuté, plus investit. Il faut l’être car il est quasiment de tous les plans du film, de toutes les scènes. A l’aise dans les scènes d’action comme dans les scènes plus intimistes, il parvient à donner une vraie profondeur a son personnage même si, au final, on se rend compte qu’on ne sait quasiment rien de lui, de sa vie d’avant, de son couple, de son parcours professionnel. Le film démarre bille en tête et Roy demeurera tout au long du film une sorte de personnage mystère. Pas évident dans ce contexte de composer pleinement un personnage, pourtant Brad Pitt y parvient, chapeau à lui. Le scénario, quant à lui, est une sorte de composition autour du thème de la solitude et du désespoir (voire de la folie) qu’elle provoque : solitude de l’astronaute dans l’Espace, solitude de l’Homme dans l’Univers. Le film insiste sur une donnée essentielle : ce ne sont ni la technologie, ni les limites de la santé humaine, ni les lois de la physique qui empêcheront les hommes d’explorer l’Univers au-delà de quelques milliards de kilomètres, ce sont les limites de la psychologie. L’Être Humain est-il capable d’endurer psychiquement un éloignement aussi long de la Terre, des siens, des autres Êtres Humains ? Clairement pas, c’est le message très crédible et intelligible du film : peu importe qu’il y ait quelqu’un ou pas là haut dans l’Univers, de toute façon nous ne sommes pas armés dans notre tête pour aller voir, c’est trop long, c’est trop loin, c’est trop douloureux. « Ad Astra » montre un futur peu enthousiasmant, où l’Homme a colonisé la Lune pour y importer la violence, le marchandising, le capitalisme et la Guerre. Il est allé jusque sur Mars pour y installer des bases sous terraines (décorées comme dans un film des années 70, avec des formes géométriques vilaines comme tout !). Mais ce sont ses limites, et quand on voit ce qu’il en a fait, on peut penser que ce n’est sans doute pas plus mal ! Même si le scénario de « Ad Astra » se veut « hauteur de sentiments humains », il propose malgré tout un monde assez déprimant. En colonisant d’autres planètes, l’homme n’y a pas trouvé de la Grandeur, il y a juste exporté ses pires travers. Je ne suis pas qualifiée pour juger de la crédibilité scientifique de tel ou tel rebondissement, mais je l’ai dit j’ai quelques doutes, surtout sur la fin. Mais on peut fermer les yeux, après tout, le film montre un futur encore inédit, il peut se permettre quelques libertés sur les explosions nucléaires et les voyages en solitaires de 79 jours dont on sort rasé de près ! Il y a quelques passages un peu métaphasiques qui peuvent paraitre long ou un peu abscons, mais dans le genre, on est loin des sommets atteint par « 2001, Odyssée de l’Espace » ou « Interstellar », alors on lui pardonne. « Ad Astra » est un film de science fiction efficace et intelligent, qui n’hésite pas au passage à poser des vraies questions et à soulever des vraies problématiques, tout en restant intelligible par le plus grand nombre. Pas de doute, « Ad Astra » est un moment de cinéma aussi beau sur l’écran qu’il est pertinent sur le fond.

La bande annonce de "Ad Astra"

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