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Un point c'est (pas) tout

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Critique cinéma : Toy Story 4

Publié par Christelle Point sur 14 Juillet 2019, 14:09pm

La petite Bonnie a peur d’entrer à la maternelle, et ses jouets, Woody en tête, ne savent pas trop comment apaiser ses peurs. Alors, le jour de la pré-rentrée, Woody se glisse dans son sac et l’accompagne, ce qui est strictement interdit. Là, il assiste à la naissance de Fourchette, un jouet que Bonnie fabrique avec une fourchette en plastique récupérée dans une poubelle. La petite s’attache à son jouet de bric et de broc alors que ce dernier n’a qu’une ambition : retourner d’où il vient c'est-à-dire la poubelle. Woody a bien du mal à convaincre Fourchette de rester parmi les jouets et le jour où le couvert en plastique s’échappe du camping-car familial, Woody se lance à sa poursuite, quitte à ne jamais retrouver son chemin jusqu’à Bonnie.

Lorsque l’été cinématographique vous laisse désemparée, entre super-héros et comédies françaises sans imagination, il vaut mieux se tourner vers des valeurs sures. Et « Toy Story », la saga Pixar la plus « successfull » à ce jour, est une valeur sure. Ce quatrième volet, et peut-être pas le dernier, à les mêmes qualités que les trois qui l’ont précédés. Même si évidemment la magie du tout premier épisode est envolée depuis longtemps vers l’infini et au-delà, reste tout le reste : un rythme d’enfer, un humour efficace, des personnages suffisamment décalés pour ne jamais paraitre mièvres, des voix française au taquet et une animation plus vraie que nature. Techniquement, « Toy Story 4 » est parfait, visuellement il est bien plus proche d’un film conventionnel que du dessin animé, s’en est même troublant par moment. Avec sa musique omniprésente, peut-être un tout petite peu envahissante pour des oreilles adultes, le long métrage passe comme une lettre à la poste. Il dure 1h40, ce qui est quand même dans la fourchette haute des films d’animation et pas une seule seconde de répit. Les scènes un peu plus bavardes se comptent sur les doigts d’une seule main, et même elles ne durent pas très longtemps. Pour ne pas ennuyer les petits, il faut aller à 200km/h et c’est bien le cas de « Toy Story 4 », quitte parfois à donner un petit peu le tournis aux grands ! L’humour, dans ce genre de films, est toujours à deux niveaux. Il y a l’humour premier degré, intelligible de 7 à 77 ans et puis le reste, qui s’adresse aux grands avec des références, des allusions à des choses d’adultes comme l’émancipation féminine (la Bergère), le stress post traumatique (la cascadeur à moto québécois), la violence mal réprimée (les peluches racailles), le chantage affectif (Gaby), etc… Ce quatrième opus fait la part belle à des nouveaux personnages, donc de nouvelles voix. Audrey Fleurot campe une bergère plus proche de « Mad Max » que de « La petite maison dans la prairie », Pierre Niney met son talent au service d’une fourchette qui a bien du mal à assumer son nouveau statut de jouet, Jamel Debouzze et Franck Gastambide s’amusent à jouer les peluches kaïras et le canadien Marc Arnaud, (et son accent irrésistible) donne vie à un Big Jim cascadeur en plein doute existentiel. Quant à la chanteuse Angèle, elle offre sa voix de miel à une poupée défectueuse, à la personnalité plus complexe et ambigüe que les autres personnages. Bien plus souvent à l’écran que leurs homologues des trois premiers films, il se peut qu’ils ouvrent une brèche vers une suite différente, moins enfantine et plus « adolescente », comme si la saga grandissait elle-même au fil des années. Le scénario est assez simple, je le reconnais, il m’est arrivé de voir des films d’animations au scénario plus pointu que « Toy Story 4 », comme celui de « Vice Versa » par exemple. Ici, les notions évoquées sont simples, et essentielles : le courage, la loyauté, l’affirmation de soi aussi. Woody est prêt à braver tous les dangers pour retrouver Fourchette par loyauté pour Bonnie, mais cette quête pourrait bien le mener vers autre chose, vers lui-même. Depuis le début de la saga, le personnage de Woody est l’altruisme et le dévouement incarnés, là où les autres se laissent parfois dominer par leurs émotions, leurs peurs ou leurs défauts. Mais Woody n’est plus en odeur de sainteté dans la chambre de Bonnie et le temps est peut-être venu de faire autre chose, de penser d’abord à lui. C’est en cherchant Fourchette par loyauté qu’il comprendra que le temps est venu de laisser la place. La bergère, quant à elle, a quitté la chambre depuis longtemps et a connu un destin chaotique mais en femme forte et indépendante, elle a pris sa vie de jouet en main et goute une liberté à laquelle elle refuse de renoncer. L’émancipation des femmes, qui ne veulent plus être cantonnées aux rôles de faire-valoir du héros, est en vogue à Hollywood et ce n’est pas moi qui vais m’en plaindre. Même si ça fait « dans l’air du temps », et qu’on s’y attendait un peu, vu le public auquel ce message s’adresse ça ne fait pas de mal de leur montrer des filles fortes qui assument leur destin et n’attendent pas que le cow boy viennent les délivrer d’un mauvais pas. Même chez les « méchants » (façon de parler évidement, ils ne sont pas vraiment méchants, juste très malheureux), ce sont les filles qui mènent la danse, histoire de montrer à qui en doutait encore qu’elles aussi peuvent avoir des défauts et ne sont pas toujours douces et innocentes. « Toy Story 4 » est un bon moment de cinéma tout public, et même si on aurait peut-être apprécié plus d’irrévérence, plus d’humour pour adultes, un tout petit peu moins de politiquement correct, cela reste un divertissement ultra efficace et qui nous replonge en enfance, 1h40 durant.

La bande annonce de "Toy Story 4"

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