
Des archéologues qui sont assassinés aux quatre coins du monde, un capitaine d’industrie qui meurt dans un accident d’avion, le fils de ce dernier et son ami journaliste qui enquêtent en utilisant la manière forte et un méchant très méchant qui dirige le monde en sous-main, voilà les ingrédients de l’indigeste « Sphinx ». Que pourrais-je dire à son propos ? Que n’est pas Dan Brown qui veut, pour commencer, et que si l’on veut proposer un thriller ésotérique sans se soucier de réalisme (ce qui n’est pas un problème en soi), il faut le faire en utilisant des personnages attachants, un peu travaillés, un peu complexes aussi, sinon on flirte avec le ridicule à chaque page. Christian Jacq nous livre un roman d’aventure sans jamais aucune nuance, sans jamais aucune profondeur. Ici, les gentils sont beaux, résistants à tout, courageux jusqu’à l’absurde, riches jusqu’à l’écœurement, ils mangent les meilleurs mets, occupent les meilleurs hôtels, séduisent des femmes sublimes, courageuses, intelligentes, et ainsi de suite : Rien que des superlatifs à toutes les pages ! C’est pareil pour les « méchants », mais dans l’excès inverse, évidemment… Cette histoire de société secrète adepte de l’alchimie ancestrale, encore, ça aurait pu le faire mais il y a dans ce roman un arrière gout désagréable dont on n’arrive pas à se détacher. Ce qui est moderne est mauvais, ce qui est ancien est bon, les deux zozos britanniques ne connaissent que le rapport de force dans leur relations sociales, ils souffrent tous les deux d’un complexe de supériorité drôlement inquiétant, ils méprisent quasiment la terre entière, dénigre à tout bout de champs, ils seraient américains et non britanniques, ils seraient électeur de Trump, à n’en pas douter ! En fait, ce sont deux petits réacs et cela suinte de tout ce qu’ils font ou disent, et 450 pages à ce régime là, ça m’a saoulé ! J’ai eu toutes les peines du monde à arriver jusqu’à la fin, qui n’en n’est pas vraiment un du reste, et je ne suis pas près de remettre le couvert avec Christian Jacq avant un bon moment. J’imagine que ça pourrait plaire à certain, ce déluge de lieux commun mâtiné d’ésotérisme, ça peut même donner lieux à un film d’action à la rigueur. Mais à c e compte là, moi je préfère retourner à l’occasion chez Dan Brown, au moins ses héros ne sont pas détestables ! Et en plus, objectivement, Dan Brown c’est mieux écrit !