
Ca faisait un bon moment que je n’avais pas suivi les aventures de Myron Bolitar, l’(ex) agent sportif et son copain milliardaire Win. Au sein de l’œuvre pléthorique d’Harlan Coben, les aventures de Myron Bolitar ne sont pas forcément ce que je préfère, même si son sens de l’humour et de la répartie sont toujours savoureux. En fait, je crois que c’est le personnage de Win qui me déplait, ce dandy adepte de l’ultra violence et de le Justice expéditive m’inquiète toujours un peu et son attitude dans « Sans défense » de dépareille pas. Il y a 10 ans deux garçons (dont le cousin de Win) de 6 ans ont été kidnappés chez eux et personne ne les a jamais retrouvés, pas de mobile, pas de demande de rançon, juste un enlèvement un peu étrange en plein jour. Au bout de 10 ans, Win reçoit un mail anonyme qui lui apprend qu’au moins un des deux a été repéré en train de tapiner à Londres et lorsqu’il s’y rend, forcément, les choses tournent mal et l’adolescent se volatilise. Win et Myron tiennent néanmoins une piste, ils ne la lâcheront pas ! Le thriller est efficace, pas trop long, découpé en chapitres bien calibrés, bien équilibré avec toujours un petit cliffhanger à la fin, Harlan Coben est un page-turner d’une efficacité redoutable. Les personnages sont certes un peu stéréotypés, un peu trop ceci ou pas assez cela (c’est souvent le cas dans la saga Bolitar) mais comme ils ne sont pas très nombreux et clairement croqués, on suit l’intrigue sans difficultés, sans déplaisir. Ce que j’apprécie, outre l’humour de Bolitar et son sens de la répartie, c’est un fin crédible, et même douloureusement crédible. Pendant tout le roman, on navigue en eaux troubles, on imagine le grand banditisme, le trafic d’êtres humains, toute sorte de rebondissements digne d’Hollywood et la fin vient te cueillir comme une fleur. Même si, dans son épilogue elle laisse un gout un peu curieux, cette fin qui se dessine 3 ou 4 chapitres avant la fin fait basculer l’intrigue vers quelque chose de très humain, de très banal, et ce dénouement me convient parfaitement. Parfois, chez Coben , on flirte avec le « too much » mais là, pour une fois, pas du tout. « Sans Défense » est plutôt un bon Coben et un bon Bolitar. Désormais éloigné du milieu du sport et rangé des voitures côté nana, Bolitar pourrait gagner avec ce roman des lecteurs nouveaux. Nul besoin en effet de bien connaitre son passé et son personnage pour apprécier ses aventures dans « Sans Défense ».