
Grand Corps Malade, c’est comme Bénabar, j’avais beau avoir ses CD, avec ses chansons dans mon lecteur MP3, je n’avais jamais eu l’occasion de le voir sur scène, jusqu’à hier soir… Précédé d’une première partie fort sympathique (une jeune chanteuse blonde, jolie voix, chansons agréables, elle s’appelle Ehla et elle apparait sur l’album « Plan B », piste 5 !), le boss du slam arrive sur scène vers 21h , attendu de pied ferme par un public strasbourgeois de tous âge. C’est une de mes surprises hier soir, la grande diversité de son public. Je l’imaginais plus jeune, urbain, et je me retrouve au milieu de gens très différents, avec un nombre non négligeable de cheveux blancs ! Cela prouve que la poésie urbaine, bien dans son époque, peut plaire au plus grand nombre et je n’aurais pu du en être surprise, à bien y réfléchir ! Deux heures de spectacle, avec une grande place laissée à son dernier album « Plan B » (la chanson éponyme, que j’aime beaucoup, ouvre le concert). Peu de décors, peu de musiciens, quelques effets de lumière très jolis mais pas ostentatoires (et même un petit laser avec lequel Fabien joue, du meilleur effet), mais une vraie énergie. C’est sur, Grand Corps Malade ne peut pas faire le show en se trémoussant sur scène, alors il assure autrement. Le choix des chansons, avec quelques incontournables « (« Les Voyages en train », « Roméo Kiffe Juliette » ou le magnifique « définitivement ») mais beaucoup de nouveautés comme l’incroyable « La syllabe au rebond », le malicieux « Patrick » (gros succès public), le très émouvant « Au feu rouge » ou encore un final génial et enthousiasmant « J’suis pas rentré » emporte l’adhésion. Une grande partie de son dernier album figure au menu, ce qui oblige malheureusement à sacrifier quelques pépites plus anciennes comme « Midi 20 », « Je viens de là », que j’aurais pourtant adoré entendre. Grand Corps Malade parle beaucoup entre les morceaux, explique d’où ils viennent, et ce qu’ils deviennent une fois jetée dans le monde, il fait même chanter la salle. Partagée en deux partie, le plan A et la plan B (moi j’étais dans le plan B « Ensemble on va loin… », la salle ne se fait prier pour jouer le jeu. C’est que ce qui transparait pendant tout le concert, c’est que Fabien a une vraie cote d’amour avec le public, c’est indéniable. Ses textes sont ciselés, précis, souvent drôles parfois émouvants mais toutes les chansons, sans exception, font mouche ! Deux heures de concert, avec 3 rappels et en final, une vraie communion avec un public conquis. Tout au long du spectacle, je me disais que j’aurais de la chance si un jour j’avais la capacité d’écrire un texte, seulement un texte de cette qualité. Pour avoir un peu essayé cet exercice, je mesure sa difficulté. Grand Corps Malade, Fabien pour ceux qui veulent avoir au-delà de la béquille (c'est-à-dire tout le monde !), est un grand artiste et je conseille à tous de venir le voir et l’entendre sur scène, au moins une fois. Ils n’auront qu’une envie : y retourner !
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