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Un point c'est (pas) tout

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Blog sur tout ce qui rend la vie plus chouette...


Le coin des livres : Juste après la vague

Publié par Christelle Point sur 3 Octobre 2018, 15:29pm

Un couple modeste et ses neufs enfants vivaient chichement mais heureux à la campagne, dans un pays et à une époque non définie. Installés dans une petite maison tout en haut d’une colline, avec un poulailler, ils ne se doutent pas qu’un terrible drame va arriver. Pas très loin de chez eux, un volcan entre en éruption et tout un versant s’effondre dans la mer, provoquant un immense raz de marée. Toute la vallée est noyée, et autour d’eux, de l’eau à l’infinie qui, comble de l’angoisse, continue de monter lentement mais surement. Après quelques jours en autarcie, il apparait évident qu’ils vont devoir embarquer dans leur barque pour fuir la montée du niveau de la mer, mais vers quelle destination ? Reste –t-il seulement de la vie ailleurs ? Mais le pire n’est pas là, le pire c’est qu’il sera impossible de caser plus de 8 personnes dans cette barque, il va donc falloir laisser trois des 9 enfants dans la maison, en espérant pouvoir venir les chercher à temps. Quels enfants laisser ? Et comment survivre à un tel déchirement ? Le roman de Sandrine Collette se découpe en 3 gros morceaux auxquels viennent s’ajouter une longue introduction. Lorsque le récit commence, le pire a déjà eu lieu et la famille s’interroge déjà sur la possibilité de quitter leur « île », les préparatifs et la terrible question du choix. Puis arrive une première partie avec les trois enfants restants, livrés à eux même dans un petit espace condamné. La deuxième partie suivra la route de la barque, ballotée, en route vers nulle part, quant à la troisième partie, je n’en dirais pas davantage. Sandrine Collette, que je découvre avec ce roman, sait décrire les situations anxiogènes, pas de doute, que ce soit avec les enfants abandonnés ou avec le reste de la famille, la détresse des uns et des autres fait mouche. Tous les personnages sont bien croqués, complexes, pétris à la fois de naïveté et de dureté (surtout les 3 gosses livrés à eux même) des gens ordinaires , et même des enfants ordinaires, confrontés à la peur, la colère, le désespoir, ils ne sont jamais caricaturaux, jamais excessifs, et toujours attachants. Ni héroïsme ni lâcheté, juste des choix à faire dans une situation inimaginable pour le commun des mortels. La fin est un peu frustrante, un peu brutale et surtout, elle permet au lecteur d’imaginer ce qu’il veut. Pour ce que j’ai pu en juger, le postulat de départ est plutôt crédible, l’intrigue ne réserve pas de rebondissements improbables (sauf peut-être dans ses toutes dernières lignes) et le roman de Sandrine Collette tient méchamment la route. C’est plutôt bien écrit, astucieux dans sa composition, agréable à lire, même si c’est anxiogène. C’est une réussite, dans un genre inhabituel pour un écrivain français, le survivalisme.

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