
Julia a une vie bien rangée, un mari chirurgien à Londres, un boulot de photographe sympathique et un fils adoptif sans problème. Mais lorsque sa jeune sœur, avec qui elle était plus ou moins en froid, est retrouvée morte à Paris, sa vie bascule. Très vite, elle apprend que sa sœur fréquentait des sites de rencontres plus ou moins coquins. Obsédé par l’idée que la police française ne fait pas ce qu’il faut, elle décide d’utiliser les pseudos de sa sœur et d’aller sur ces sites sous son identité, persuadée que son assassin se trouve là, parmi ses contacts. Elle se lance dans un jeu trouble et dangereux qui menace vite de faire voler sa vie en éclat. Alors je le dis tout net, ce roman ne m’a pas accroché du tout et je l’ai fini péniblement. Je ne sais pas bien pourquoi, je n’ai jamais été en empathie avec le personnage de Julia, qui prend mauvaise décision sur mauvaise décision, elle m’a même paru antipathique, sa personnalité un peu trop faible pour le challenge qu’elle s’impose. Très vite, la mort de Kate (la sœur) passe au second plan, effacé par un adultère malsain dont la pauvre et faible Julia n’arrive pas à s’extraire. Le quadragénaire bien rangée qui s’acoquine avec un jeune homme un peu bad boy et qui se retrouve piégée par un adultère, c’est ni nouveau ni original. Il n’y a finalement que dans le dernier tiers du roman que les choses deviennent plus intéressantes, moins bateau et qu’on retrouve l’ambiance thriller qu’on avait perdu de vue. Les rebondissements s’enchainent, certains sont bien téléphonés et on les voit arriver de loin, d’autres sont plus inattendus mais un peu trop tirés par les cheveux, et le dénouement final est frustrant : le roman s’arrête au milieu d’une scène ! C’est fait pour laisser le lecteur sur le frisson de l’incertitude certes, mais c’est quand même bizarre de terminer un roman ainsi. « Avant d’aller dormir » avaient de jolies qualités, même si tout n’était pas super crédible, on ne décrochait jamais alors que dans son deuxième roman, S.J. Watson déroule une histoire à la fois tirée par les cheveux et parfois sans grand intérêt. « Une autre vie » est une déception, comme quoi après un joli succès, pour un auteur, il est parfois difficile de confirmer.