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Un point c'est (pas) tout

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Blog sur tout ce qui rend la vie plus chouette...


Le coin des livres : Revival

Publié par Christelle Point sur 17 Août 2018, 15:19pm

Enfant dans une petite bourgade du Maine, Jamie à côtoyé le révèrent Charles Jacob, un homme moderne, passionné de science et qui faisait l’unanimité autour de lui, jusqu’à ce qu’un terrible drame ne lui fasse quitter les Ordres et la ville. Trente ans plus tard, Jamie est devenu guitariste, héroïnomane et quasi SDF lorsqu’il recroise Charles Jacob dans une foire de Tulsa. Ce dernier va utiliser un appareil électrique de son invention  pour guérir Jamie de son addiction, et étrangement cela fonctionne. Sauf que très vite des effets secondaires bizarres apparaissent. Les chemins de Jacob et de Jamie n’ont pas fini de se croiser car l’ex-homme d’Eglise poursuit avec ses inventions électriques un but précis, secret et potentiellement terrifiant. Retour aux sources pour Stephen King avec cette aventure mi fantastique, mi horrifiante. Même si le surnaturel n’apparait réellement que dans les tous derniers chapitres, nous flirtons avec tout le reste du roman. Après plusieurs chapitres se déroulant dans les années 60, que l’on peut considérer comme une longue introduction, c’est le personnage de Jamie adulte que l’on suit : drogué, puis sevré, curieux de comprendre les effets secondaires qui l’angoissent, il va recroiser à plusieurs reprise le chemin d’un révèrent de moins en moins sympathique au fil des chapitres. Ce dernier, devenu guérisseur-évangéliste par la suite, sombre peu à peu dans un cynisme presque assumé et on comprend qu’il poursuit un but totalement inavouable, et que la fin justifie des moyens de plus en plus ignobles : chantage, escroquerie, manipulation... Ce dénouement, bien flippant et ma foi pas moins crédible qu’un autre, peut se voir comme une leçon : il est des choses que l’Homme ne doit pas chercher à savoir, jamais… C’est facile à lire comme du Stephen King, même si les chapitres sont longs et que parfois, on pense qu’il dilue un peu son histoire dans des intrigues secondaires inutiles, on se trompe. Chaque personnage, chaque péripétie, même anecdotique, à son importance dans le grand récit de « Revival ». Au passage, King se paye les évangélistes de tous poils qui sévissent aux USA, qui prétendent guérir les infirmes sous des tentes à grands coups d’alléluias, et qui vivent somptueusement de la misère humaine. Sur la sincérité de l’ex Révèrent Jacob, on s’interroge longtemps jusqu’au moment où l’on ne s’interroge plus : on a la certitude que guérir les malades ne présente pour lui un intérêt que dans l’optique de sa « Grande Expérience ». Autant ce personnage est attachant au début du roman (on le plaint même sincèrement lorsque le pire lui arrive, autant il devient détestable au fil des pages. Mais le drame qui l’a frappé lui a fait perdre la raison, même si on ne s’en rend pas compte tout de suite, alors on s’efforce d’être un peu indulgent avec ce personnage insaisissable. Pour qui aime King, ses héros humains et attachants, sa description toujours fine d’une Amérique schizophrène où le pire côtoie le meilleur, son évocation nostalgique d’une époque révolue aussi (les 60’s) et son surnaturel bien flippant, « Revival » est un bon cru.

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