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Un point c'est (pas) tout

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Le coin des livres : La Parole Confisquée

Publié par Christelle Point sur 30 Juillet 2018, 15:44pm

Le dernier roman de Renée Hallez ne partait pas forcément gagnant avec moi, qui suis toujours restée « peu ou prou » hermétique à la franc-maçonnerie, à ses codes plus qu’à ses valeurs, qui sont des valeurs d’humanisme qui devraient parler à tous. Comme beaucoup de gens, le côté « société secrète » ne déplaisait, et son côté élitiste me rebutait un peu aussi. C’était donc un vrai défi pour l’auteure de me faire entrer, par le biais du polar, dans le monde mystérieux des francs-maçons. Strasbourg, été 2017, on découvre les cadavres mis en scène de plusieurs francs-maçons dans le quartier de Cronenbourg. Françoise Poisson, ancienne maçonne elle-même, est mandatée discrètement par la loge strasbourgeoise « Lumière et Progrès » pour faire la lumière sur cette vague de morts violentes. L’enquête de police marque le pas, et c’est seule (sans son équipe) que la Poisson cherche à savoir pourquoi ces trois hommes là ont été assassinés. Elle sent bien que c’est par le biais de l’histoire personnelle des trois victimes que viendra la lumière. J’ai déjà eu l’occasion de le dire, les intrigues de Renée Hallez ont beaucoup gagné en clarté depuis « Tweet à tout heure ». Avec son style alerte et direct, sans oublier son vocabulaire légèrement suranné (vous savez ce qu’est la sérendipité, vous ? Moi, maintenant oui…merci Wikipédia et merci Renée Hallez, je tacherais de le recaser à l’occasion !), L’auteure nous emmène avec Françoise Poisson sur le chemin de francs-maçons, de leurs valeurs mais aussi de leur excès. Très vite, on comprend que les victimes étaient de bien piètres francs-maçons ou postulants francs maçons et qu’ils se servaient de la Franc-maçonnerie plus qu’ils ne la servaient. C’est un des reproches fait  régulièrement à l’organisation, celle de fonctionner comme une sorte de réseau et de favoriser le clientélisme. Ici, Françoise Poisson enquête seule et il est très peu question de l’équipe de P2S. C’est dommage, j’aime bien les voir évoluer, se chamailler, avec leurs personnalités un peu antagonistes. J’espère qu’on les retrouvera rapidement, peut-être dans un prochain polar. En attendant, Renée Hallez profite de « la Parole Confisquée » pour lancer quelques petites réflexions ici ou là, elle cale son intrigue dans l’air du temps (le contexte politique national a son importance), il y a un petit peu à lire entre les lignes aussi, c’est agréable et même parfois assez drôle. Et puis, quand on est strasbourgeois, on prend toujours un plaisir particulier à situer les évènements du roman dans des endroits que l’on connait bien, on est en terrain connu, un peu comme à la maison.  Pour ce qui est de la crédibilité de l’intrigue, je ne me prononcerais pas, ne sachant pas grand-chose de la franc-maçonnerie. Mais en tous cas, d’un point de vue purement littéraire, « La Parole Confisquée » fonctionne, se lit rapidement et avec plaisir. Je l’ai déjà dit mais il y a beaucoup de Françoise Poisson dans Renée Hallez et inversement : son franc parler, son pragmatisme à toute épreuve, son côté « meneur de jeu » et en même temps un petit peu « éléphant dans un magasin de porcelaine », Françoise Poisson est une héroïne attachante qu’on a toujours plaisir à retrouver.

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