
La quatrième de couverture promettait un roman trépidant, teinté de surnaturel et de complotisme, comme un épisode géant de « Lost » ou de « The X-Files ». Et force est de constater que ça partait bien. Jack revient dans sa petite ville natale au chevet de son père atteint de démence sénile. Il y retrouve Sam, son amour de jeunesse. Sam a épousé le meilleur ami de Jack, Tony, et ce dernier est porté disparu et présumé mort depuis 3 ans. Juste avant de disparaitre, Tony (qui est psychiatre) côtoyait un jeune adolescent interné, Cole, et il avait commencé à développé les mêmes symptômes que son jeune patient. Pressé par Sam, Jack rencontre Cole et commence à parler de Tony avec lui, et ce que Cole lui raconte l’ébranle tellement que lui aussi, à son tour, commence à se comporter bizarrement. Voilà, je n’en dis pas plus car après ce long prologue, le livre part un peu en vrille. Les pérégrinations de Jack et de tous ceux qu’ile emmènera avec lui sont de plus en plus surréalistes au fil des pages. Course poursuite, grand complot mondial (avec une grosse tendance uchroniste), le roman de James Renner réécrit l’Histoire en n’ayant pas peur de lui tordre le cou. Il tort aussi le cou à la physique, à la Chimie, à la Géographie, à beaucoup (trop) d’autres choses, au passage ! A la limite, on peut considère ce livre comme de la SF et marcher dans l’intrigue, je peux le concevoir. Il m’a fait penser à un livre de Maxime Chattam qui s’appelle « les Arcanes du Chaos », que j’avais trouvé d’ailleurs bien meilleur dans le genre. De moins en moins crédible au fil des chapitres (qui portent les titres d’épisodes de « The Twilight Zone »), le roman met un peu plus mal à l’aise quand il ne se contente plus de tordre le cou à l’Histoire mais qu’il réinterprète les catastrophes récentes comme l’explosion de Deepwater Horizon, la disparition de l’avion de la Malaysia Airlines ou le 11 septembre. Parfois, à force de jouer à fond la carte du complotisme, je trouve que ce roman flirte avec le mauvais gout ! Je sais que l’écrivain peut tout se permettre en termes de fiction, et James Renner ne s’en prive pas, mais en tant que lecteur, on a aussi le droit de penser que trop c’est trop, et que s’il veut être cru un minimum, un complot doit reposer sur des bases un minimum crédible. « Version Officielle », c’est du complotisme pour le plaisir du complotisme, une sorte de complotisme « hors-sol », ça peut donner un roman d’aventure échevelé mais quel souvenir laissera-t-il au lecteur au final ?