
Le nouveau roman de Gilles Legardinier est un peu un retour à ce qui a fait sa notoriété, c'est-à-dire les histoires comico-sentimentale. Même s’il n’y a pas de chats sur la couverture mais un piège à souris, le roman est dans la continuité de ce que Legardinier sait faire de mieux. Nous suivons les aventures de 3 femmes d’âge différent : Eugénie à la soixantaine, mariée, elle déprime un peu depuis le départ de ses enfants. Même son job de gardienne de théâtre, qu’elle aime par-dessus tout, ne parvient pas à lui redonner du baume au cœur. Céline à la quarantaine divorcée, elle se bat avec un ex-mari qui la laisse sur la paille avec son fils et s’est enferré dans une histoire foireuse avec un homme marié. Et puis Juliette, la jeune volage tombe amoureuse d’un garagiste un peu bourru et ne sais pas commet attirer son attention autrement qu’en dézinguant régulièrement sa voiture. Ces trois amies vont s’entraider, se soutenir et manigancer tant qu’elles peuvent pour arriver à leurs fins. Lire un Legardinier, c’est comme manger une bonne grosse pâtisserie, on y prend un plaisir certain sur le moment mais une fois terminé, on se sent un peu coupable car force est de constater que même si c’est drôle, l’intrigue n’est pas très originale. Elle est surtout tellement cousue de fil blanc que parfois, on se prend à sourire avec indulgence devant telle ou telle naïveté, telle ou telle réplique, tel ou tel personnage improbable. La complexité psychologique de ses personnages n’est pas son point fort et il gagnerait à mettre en scène moins de monde mais à en faire des personnages plus crédibles, mieux dessinés, plus fouillé. Et puis il y a quelques longueurs aussi, les passages sur le théâtre ne sont pas les plus passionnants. De tout ce que je lu de lui, c’est peut-être son roman le plus « bateau » et le plus facilement « oubliable » du lot, la faute à une débauche de bons sentiments. C’est important les beaux sentiments il en faut et souvent on en maque mais en littérature comme tout, tout est dans la mesure ! Dommage car cela reste écrit de manière alerte, avec un sens comique indéniable. Il faut prendre ce roman comme une sucrerie, une respiration entre deux romans plus lourds ou plus glauques ce qui, ma foi, ce n’est déjà pas si mal…