Le coin des livres : Fin de Ronde

« Fin de ronde » est le dernier tome de la trilogie entamée avec l’excellent « Mr Mercedes » et le très bon « Carnets noirs ». Si dans le volume 2 le psychopathe Brady Hartsfield était en retrait (et pour cause), le voilà de retour pour un baroud d’honneur sanglant, flamboyant et totalement inattendu. Réduit à l’état de légume et pourrissant dans sa chambre d’hôpital, ce génie de l’informatique va trouver le moyen de sévir encore, sans sortir de sa chambre, ce passionné de suicide, manipulateur de génie, n’a qu’une ambition désormais : se venger de Hodges. Tout aussi addictif que le premier tome, mais avec un brin de surnaturel en supplément, « Fin de ronde » est sacrément difficile à lâcher ! On y retrouve les personnages très attachant de la trilogie, et même si la fin n’est pas une « happy end » totale, loin de là, on peut dire que ce troisième tome boucle la boucle et de quelle façon… Il y a fort à parier que plus personne ne regardera une console de jeu de la même manière après avoir lu ce thriller très efface, teinté d’un surnaturel finalement assez crédible. Souvent, les livres de King qui maniait le fantastique se délitait un peu sur la fin  et bien ici, avec une confrontation finale très cinématographique, l’intrigue se tient bien jusqu’au bout. On imagine sans peine cette trilogie mise à l’écran, même si les adaptions de King ne sont pas toujours à la hauteur de l’idée que l’on s’en fait. C’est évidemment écrit dans un style fluide facile à lire, les chapitres s’enchainent bien, juste avec quelques flash back de temps en temps pour expliquer comme le vilain Hartsfield est arrivé à ses fins. Le roman évoque longuement le problème du suicide des jeunes, sujet douloureux s’il en est, et il fait avec un certain tact, sans complaisance ni surenchère. Cette trilogie marque le vrai renouveau de King à mes yeux, jamais aussi bon que lorsqu’il manie de l’humain en lieu et place de monstres. Son Hartsfield fait bien plus peur que le clown de « Ca » ou les extra-terrestres des « Tommyknockers ». D’une certaine manière, « Fin de ronde «  fait le lien entre deux œuvres majeures de King à savoir « The Shinning » et « La part des Ténèbres » et il fait penser à ces deux grands romans assez régulièrement. En résumé, la trilogie « Hodges », quand on aime, King, c’est une trilogie incontournable qui ne faiblit pas et tient en haleine jusqu’au dernier chapitre.