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Un point c'est (pas) tout

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Le coin des livres : Hôtel Aldon

Publié par Christelle Point sur 16 Décembre 2017, 10:19am

Gros flash back dans la saga Bernie Gunther avec « Hôtel Aldon ». Alors qu’on avait laissé Bernie fuyant l’Argentine des Perón sous un nom d’emprunt à la fin du précédent volume, on le retrouve en 1934 à Berlin, détective pour le célèbre hôtel de luxe Aldon, carrément avant le début de la trilogie berlinoise. Il enquête aux côtés d’une journaliste américaine sur la mort suspecte d’un boxeur juif allemand, sur fond de chantier pour les JO de 1936 et de négociations olympiques sur la menace du boycott américain. On retrouve la verve, l’humour désenchanté et le charme de Gunther au cœur d’une enquête assez classique mais très intéressante, bien documenté historiquement et qui a un intérêt majeur : son contexte historique. Hitler est au pouvoir depuis un an et déjà le  cadenas nazi se referme sur toute la société allemande. Bernie, favorable à la République de Weimar a été chassé de la police, il n’est pas encore privé à son compte, il est « entre deux » dans cet hôtel où descendent des gens bien peu fréquentables. Les futurs Jeux de 1936, les jeux de la Honte dans l’histoire Olympique, sont une toile de fond idéale pour mettre en scène des promoteurs véreux, une politique raciale  allemande doctrinaire et cynique et un Bernie Gunther qui ne croit déjà plus à l’avenir de l’Allemagne. Cette première partie, qui compose les deux tiers du livre est vraiment très réussie. Le dernier tiers nous ramène en 1954, à Cuba où Gunther vivote en attendant une possibilité de revoir l’Allemagne, sous son faux nom. C’est là, dans le Cuba prérévolutionnaire, poisseux et gangréné de corruption de Batista que Gunther va recroiser la route de vieilles connaissances. Cette dernière partie, bien moins réussie et passionnante, se termine sur un double coup de théâtre : un que tu as deviné depuis un moment et un que tu ne vois pas venir. A la fin d’« Hôtel Aldon », Bernie est plus que jamais sur le fil, piégé dans un Cuba qui va basculer sous peu, piégé du mauvais coté de l’histoire, c’est un peu le drame de sa vie ! J’attends toujours de savoir ce qu’il est advenu de Gunther entre 1939 et 1945, 5 années qui n’ont toujours pas été évoquées autrement que par allusions ou petites touches de souvenirs douloureux. Peut-être dans la suite au nom plus évocateur : « Vert de gris » ?

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