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Un point c'est (pas) tout

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Critique cinéma : Valerian et la Cité des Milles Planètes

Publié par Christelle Point sur 6 Août 2017, 15:07pm

Au XXVIIIème siècle, la station spatiale internationale (oui, celle-là même où a séjourné Thomas Pesquet !) est devenue « La Cité aux mille Planètes », sorte de melting Pot intergalactique géante où toutes les races de l’univers vivent en harmonie et partagent leur savoir et leur philosophie, oui, je sais, c’est beau… Mais au cœur même de la Cité, le Haut Commandement repère un danger, une zone hautement radioactive qui grossit et qui menace la Cité tout entière, et peut-être même l’Univers, tant qu’à faire. Valerian et Laureline, deux agents gouvernementaux tout justes de retour de mission, sont chargé de protéger le Commandant en Chef, qui est enlevé sous leurs yeux et qui semble détenu au cœur de cette zone interdite, c’est donc à ce binôme intrépide qu’échouera la mission de sauver la Cité aux Mille Planètes et au-delà, surement l’Univers tout entier.

 

De tout ce que le cinéma français peut proposer comme réalisateurs-scénaristes ambitieux, Luc Besson est surement le plus audacieux et gonflé de tous. Besson ose se donner les moyens de ses ambitions, à tous les niveaux. Qui d’autre, dans l’Hexagone, pourrait se lancer dans une aventure de ce calibre ? Ben ne cherchez pas, personne… « Valerian et la Cité des Mille Planètes » est un film visuellement foisonnant, encore plus que pouvaient l’être « Avatar » ou « le Cinquième Elément », à qui il fait invariablement penser à de nombreuses reprises. Techniquement, le film en met plein la vue à tous les niveaux : décors à la fois inventifs et surréalistes, costumes improbables, effets spéciaux ébouriffants, créature difformes à foison, 2h20 de film dans une autre dimension, dans plusieurs autres dimensions même. Si l’on excepte quelques longueurs et quelques passages un peu « bateaux » (j’y reviendrai), le film est mené à 100 à l’heure et la maîtrise technique de Besson saute aux yeux à chaque seconde, comme toujours. On peut lui reprocher des tas de choses et je ne m’en suis pas privée parfois (voir « Lucy »), mais c’est un réalisateur qui connait le job, qui aime le travail fignolé, qui sait faire le plan qui tue, le travelling qu’il faut, le montage qui convient. Il y a juste la musique qui semble étrangement passe-partout, mais Eric Serra n’est pas à la manœuvre, pour une fois, ceci explique peut-être cela. Le cinéma français, qui souffre ces dernières années d’une paresse scénaristique inquiétante et du conformisme de beaucoup de réalisateurs, ne sait pas honorer comme il se doit un type comme Besson qui ose, qui a son style, qui en impose. On aime ou on n’aime pas ses films, ses histoires, mais on ne peut pas, à moins d’être d’une mauvaise foi totale, lui reprocher un quelconque conformisme ou une quelconque facilité. Et puis, ils ne sont pas légion non plus, les réalisateurs qui peuvent s’offrir les services de guest-stars aussi étonnants que Rihanna, Clive Owen, Ethan Hawke, Rudger Hauer (un clin d’œil à « Blade Runner » ?) et, plus inattendu (et méconnaissable) Alain Chabat. Les deux rôles principaux ont échus a Dane DeHaan et Clara Delevingne qui, je l’avoue, me sont plus ou moins inconnus. Lui fait le job mais… comment dire, je le trouve un tout petit peu léger pour le rôle de Valerian. Il faut un peu trop jeune, un peu trop ado vaguement rebelle pour que son rôle fonctionne à 100%, son charmant visage juvénile n’aide pas à lui trouver de la profondeur. Elle est plus piquante en revanche, et son rôle est mieux écrit je trouve. Besson a beau l’affubler de maillot de bain deux pièces (soupir) ou de robe de dentelle, c’est elle qui porte un peu le pantalon dans le binôme. Et allez savoir pourquoi, c’est son nom à lui seul qui figure dans le titre, ça énerve un tout petit peu la fille que je suis. Le scénario de « Valerian et la Cité des Mille Planètes » est moins bourrin que ne l’était celui d’ « Avatar », Dieu merci… Mais bon, on ne va pas se mentir, il ne casse pas trois pattes à un canard non plus ! Il est question d’héroïsme, de loyauté, de rédemption aussi. Comme prévu, les gentils ne sont pas si gentils et les méchants ne sont pas ce que l’on croit. Le film n’évite pas quelques scènes un poil navrantes et quelques dialogues qui font lever les yeux au plafond de la salle de cinéma : « Tu sais, l’amour peut vaincre tous les obstacles et triompher de toutes les haines » (re-soupir). « Valerian » est un film très référencé, qui emprunte beaucoup à « Avatar » et « Le Cinquième Elément », comme je l’ai dit, mais aussi et dans une moindre mesure à « Stargate » (la porte dimensionnelle), « Star Wars » (les petits aliens rigolos, le gros alien vilain et veule, les bas fonds ou les aliens libidineux viennent se rincer l’œil…). Je ne veux pas en faire grief à Besson car quand on fait de la SF « grand public », on finit toujours par piocher dans ce qu’elle a produit de meilleur ! Malgré tout, « Valerian » est un film long (pour ne pas dire interminable vers la fin), au message un tout petit peu naïf et simpliste, aux personnages sans grande profondeur et à l’humour pas toujours très fin. C’est un film pensé et formaté pour le plus grand nombre, y compris pour un public jeune qui aime en avoir plein la vue et les oreilles. A comparer, le scénario du « Cinquième Elément » était plus pointu, son humour un tout petit peu plus drôle, et son casting plus intéressant aussi. Avec « Valerian et la Cité des Mille Planètes », Besson offre un spectacle visuellement très beau, maîtrisé et convaincant, mais un film agréable sans plus, la faute à un scénario qui se voudrait complexe, mais n’atteint pas son but sur un spectateur adulte.

 

La bande annonce de "Valerian et la Cité des Mille Planètes"

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