Le coin des livres : Le Premier Miracle

Retour au roman d’aventure pour Gilles Legardinier, après avoir vendu des millions de romans avec des petits chats en couverture, le voilà qui revient avec « Le premier miracle », un roman bien plus proche de son « Exil des Anges » que des aventures comiques de « Demain, j’arrête ». Etudiant-chercheur en histoire de l’art, Ben est enrôlé (un peu à son corps défendant) par l’agent Karen Holt du Secret Service de sa Majesté pour enquêter sur une série de vol d’artefacts aux quatre coins du monde. Une organisation très puissante cherche à mettre la main sur des mystérieuses pyramides de cristal datant de l’époque sumériennes et éparpillée dans divers lieux archéologiques. Dans quel but ? Ben et Karen réussiront ils à prendre les voleurs, quels qu’ils soient, de vitesse ? Et si la survie de l’humanité en dépendait ? Difficilement résumable, ce gros roman d’aventure fait irrésistiblement penser aux « Aventuriers de l’Arche Perdue » : un couple part à la recherche d’objet archéologiques plus ou moins ésotériques, et doivent composer avec des rivaux tout aussi déterminés. Même si dans sa postface, Gilles Legardinier assure s’être beaucoup documenté (je le crois) et assure que beaucoup d’éléments sont vérifiés (je le crois un peu moins), il est quand même un peu difficile de croire en cette épopée à la recherche du Premier Miracle et à ses rebondissements historico-ésotériques. Quant à l’identité des fameux voleurs, que l’on découvre dans le dernier quart du roman, elle fait quand même un peu rire sous cape. Je me suis dit, en lisant ces révélations « Non, il ne va pas oser quand même ??? » et bien si, il ose, quitte à faire de l’aventure épique autant tordre le coup à l’Histoire Officielle dans les grandes largeurs ! Si l’on est indulgent et qu’on l’a suivi jusque là, dans ce dernier quart Legardinier va un chouïa trop loin pour moi, mon passé d’historienne ne peut pas le suivre sur ce terrain là. Reste que ce roman, qui fera voyager au Japon, en Ecosse, à Abou Simbel,  est très agréable à lire, avec beaucoup d’humour et de légèreté. De l’humour, il y en a même un tout petit peu trop par moment, dans les moments de tension, les deux héros rivalisent de bons mots et de réparties vachardes comme dans les blockbusters américains. Dans cela comme dans tout le reste, tout est dans la mesure, mon cher Gilles Legardinier. Je reconnais qu’après avoir été déçue par « L’Exil des Anges », ce roman là me confirme dans l’idée qu’en dépit d’une écriture fluide et très agréable, Legardinier est meilleur dans les comédies sentimentales que dans les romans d’aventures. Reste que ce « premier miracle » est un roman parfait pour l’été, léger, avec des personnages attachants et des rebondissements incessants.