
C’est ma première incursion dans le travail de Lisa Gardner et en commençant « Derniers Adieux », j’ai eu très vite la certitude que j’avais choisi un roman s’inscrivant dans une série, la série « Kimberly ». Ce n’est pas un problème pour lire ce livre là, ça pourrait éventuellement gâcher un tout petit peu la découverte des tomes antérieurs mais ce n’est pas bien grave car j’ai pris beaucoup de plaisir à lire ce thriller et je vais probablement aller très vite voir le reste de sa bibliographie. « Derniers Adieux » met en scène une enquête très glauque (à la limite du sordide) menée par l’agente du FBI Kimberly Quincy dans le monde de l’enlèvement des enfants, de la pédophilie et… plus inattendu, des araignées ! Pour elle qui est enceinte, c’est une enquête éprouvante dans tous les sens du terme, qui part de presque rien et qui aboutit à la découverte d’un drame de grande ampleur (avec un petit rebondissement final assez cruel). Très vite, Kimberly est attachante, le couple amoureux qu’elle forme avec son mari l’est aussi. Ce thriller, agrémenté ça et là de toutes petites touches d’humour, écrit de manière très fluide et sans chichi, est très facile et agréable à lire, malgré les thèmes très lourds qu’il aborde, parce qu’il le fait sans la complaisance désagréable que cela aurait pu supposer. L’enquête est complexe mais jamais au point de nous perdre, parfois des chapitres en italiques viennent s’intercaler, ces chapitres qu’on n’arrive pas au début à caler chronologiquement, sont écrit du point de vue du coupable (qui est en même temps une sorte de victime, comme souvent dans ces histoires sordides), d’autres chapitres sont écrits du point de vue de Rita, une vieille voisine du coupable. On pourrait croire que ces chapitres sont superflus mais au contraire ils sont essentiels pour bien comprendre l’intrigue dans sa globalité. Vers la fin les évènements s’accélèrent, les drames se nouent, les rebondissements se multiplient, c’est normal pour un thriller. Quant aux dernières pages, elles sont dérangeantes et laisse une impression finale de malaise mal définie. Lisa Gardner a ajouté à son histoire une passion étrange de son « méchant » pour les araignées, qui sont omniprésentes dans sa vie et dans ses méfaits. Pour moi qui suis légèrement arachnophobe, toutes ces description de mygales et d’araignées violonistes ajoutent au malaise général du roman, qui du coup, si c’était l’effet recherché, fonctionne parfaitement ! Par moment, et c’est paradoxal vu la lourdeur des thèmes abordés, j’ai eu du mal à lâcher « Derniers Adieux », ce qui prouve que c’est un thriller addictif bien comme il faut, plutôt bien documenté, bien charpenté et en plus, comble de l’angoisse, très crédible.