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Un point c'est (pas) tout

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Blog sur tout ce qui rend la vie plus chouette...


Le coin des livres : Trois jours et une vie

Publié par Christelle Point sur 21 Mai 2017, 08:52am

Je n’ai pas lu le dernier Pierre Lemaitre « Trois jours et une vie », je l’ai dévoré en quelques jours. Comme d’habitude avec Lemaitre, l’intrigue part pied au plancher et tout de suite, après quelques pages seulement, on est totalement immergé dans son histoire. Décembre 1999, Le jeune Antoine (12 ans) tue accidentellement son petit voisin de 6 ans dans le bois de St Eustache, en marge de sa petite ville de Beauval. Complètement paniqué, il dissimule le corps et rentre chez lui, torturé par ce qu’il vient de faire. Pendant 3 jours, il ne connait pas de répit, pensant être démasqué à chaque seconde. Puis arrive la terrible tempête du 26 décembre qui ravage la ville et surtout le bois de St Eustache. C’est fini, le corps ne sera pas retrouvé, et Antoine va grandir avec ce secret qui le ronge comme l’acide, il construit sa vie tant bien que mal, sans jamais se départir de l’idée qu’il sera un jour démasqué. Un retour à Beauval en 2011 va sceller son destin, parce que, même d’une manière tordue, la vie présente toujours l’addition. Le livre de Lemaitre, assez court et très dense, se découpe en 3 morceaux d’inégale importance. 2/3 pour 1999, presque 1/3 pour 2011 et quelques pages pour la conclusion, en 2015. On suit le parcours d’Antoine, sans jamais adhérer complètement à 100% à ses décisions, on peut malgré tout comprendre son attitude et celle de ceux qui l’entoure. C’est la grande force de Lemaître, surtout sur ce roman là, être crédible à 100%, présenter un polar à la trame toute simple, à hauteur d’homme (et même à hauteur d’enfant pendant un grande partie) et très efficace. Autour d’Antoine, c’est le destin de la petite ville de Beauval qui bascule aussi, petite ville sinistrée économiquement, où les rancœurs sociales se mêlent aux histoires de famille, où tout finit par s’imbriquer. Style direct et agréable, construction narrative bien pensée (les chapitres sur la tempêtes sont assez angoissants), « Trois jours et une vie » offre une réflexion psychologique sur la lâcheté, sur la culpabilité, sur la force du destin aussi. Comme je l’ai dit, même par une voix très détournée, la vie présente l’addition à Antoine, d’une manière inattendue. Il va se retrouver condamné à perpétuité, mais pas de la manière qu’on l’aurait imaginé, et du coup, l’un dans l’autre, justice semble faite. Le dernier chapitre offre un rebondissement final inattendu et qui laisse un tout petit peu dubitatif, au premier abord on peut trouver cette fin étrange mais à la réflexion, elle ne dénote pas tant qu’on l’aurait d’abord pensé, elle boucle la boucle, même si c’est une boucle un peu désarmante. « Trois jours et une vie » est la confirmation que Lemaître devient incontournable dans le paysage littéraire français, il confirme tout le bien que les lecteurs de « Au revoir là-haut » pensent de lui.

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