J’ai enfin eu l’occasion de lire « Code 93 », le tout premier polar d’Olivier Norek dont j’avais entendu beaucoup de bien. Etant donné que l’auteur est un policier de terrain affecté en Seine Saint Denis, je m’attendais à un polar pur sucre, procédurier comme savent en écrire les vrais professionnels, comme Souvira ou Jourdain. De ce point de vue je n’ai pas été déçu par cette histoire qui met en scène le capitaine Victor Coste, (un flic solitaire, bourru et désabusé, pour changer…) et son équipe aux prises avec des meurtres étranges : un zombi qui se réveille sur la table d’autopsie, une combustion spontanée, ça met bien la pression sur l’équipe. Mais très vite le surnaturel laisse la place à la dure réalité du 93, des cités où l’on deale, des jeunes à la dérives, des parties fines avec des citoyens au dessus de tout soupçons, bref, que du très concret ! L’intrigue est un poil complexe mais pas au point de lâcher le fil ou de s’y perdre. On pourrait craindre que ça parte dans tous les sens parce qu’on y évoque des choses aussi éloignées les unes des autres que le projet du Grand Paris, les parties fines de la bourgeoisie, les caves à tournantes, etc… Mais au final c’est cohérent (pour la crédibilité, j’émets un petit peu plus de réserves). C’est agréable à lire, le personnage de Victor et son équipe sont très rapidement attachants et plutôt moins caricaturaux que je ne l’aurais cru au vu des premiers chapitres. Cers les deux tiers du roman le meurtrier est dévoilé, ce n’est pas surprenant, ce n’est pas un rebondissement époustouflant, on l’a bien vu venir mais qu’importe : le suspens n’est pas le principal intérêt de « Code 93 ». Ce premier roman a beaucoup de qualités même si on peut trouver la plume de Norek parfois un peu complaisante : son petit côté « Le 93, c’est la jungle, l’horreur à tous les coins de rue, n’y emmenez même pas votre chien, regardez dans quelles conditions je travaille » et les quelques pointes de corporatisme un peu limites par moment. Mais je veux bien fermer les yeux sur ces petits travers étant donné la qualité d’ensemble d’un polar solide comme le roc, qui a la bonne idée de ne pas oublier l’humour et même un tout petit peu de romance en cours de route.
Le coin des livres : Code 93
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