Le coin des livres : Le Coma des Mortels

Si l’on aime les romans de Chattam depuis le tout premier et que l’on est assez habitué par son style direct, ses intrigues bien tordues et son gout pour le gore et les tueurs aux motivations improbables, alors il y a de quoi être un peu déconcerté par son dernier livre « Le coma des mortels » (jeu de mot ! Haha !) qui rompt un peu avec tout ce qu’il a produit jusqu’ici. Pierre, la trentaine, a décidé de changer de vie, de changer de quotidien, de changer de job et peut-être de nom après une grosse dépression. Il a rompu avec sa vie d’avant et mène, au jour le jour, une vie moins rangée, moins plan-plan que celle des autres. La seule chose qui le rattache à sa vie d’avant est son psy qui le harcèle constamment pour qu’il continue sa thérapie, ce qu’il refuse. Pierre promène sa vie dans Paris et fait des rencontres : des filles, des collègues, des inconnus avec lesquels il se lie parfois et qui finissent tous par mourir d’une façon ou d’une autre. Soit Pierre porte malheur, soit il n’est pas étranger à ces tragiques et violentes disparitions. « Le coma des mortels » est aussi difficile à résumer qu’à qualifier. Ni vraiment un thriller, pas du tout un polar, c’est une sorte d’objet littéraire mal identifié qui ne manque pas d’intérêt mais qui souffre dans le même de défauts à la limite du rédhibitoire. Ce qui j’ai trouvé intéressant, c’est que contrairement à d’habitude, il y a de l’humour dans le roman de Chattam, et même beaucoup d’humour alors que ses autres romans en manquaient cruellement. Comme quoi il est tout à fait capable d’en insuffler dans ses écrits, pour peu qu’il le veuille. L’intrigue se laisse suivre sans déplaisir mais j’avoue que très vite, on n’y croit plus. Tout est un peu trop gros, un peu trop « too much », les personnages sont tous un peu trop borderlines ou « évidemment étranges » pour que le suspens ou l’intrigue fonctionne à plein. Surtout que Chattam utilise un petit stratagème en forme de chasse au trésor dans son livre mais qu’il ne faut que quelques chapitres au lecteur aiguisé pour trouve le fil, décoder le truc et donc… déflorer l’intrigue quasiment entièrement. Inclure un petit jeu de piste au fil des chapitres, c’est malin et rigolo, mais il aurait fallu que ce soit un poil moins téléphoné quand même ! La fin, plus ou moins en forme de queue  de poisson, laisse au final une impression mitigée sur « Le coma des Mortels ». On n’arrive pas bien à comprendre que l’auteur à voulu faire passer à travers l’histoire de Pierre, c’est un peu trop fumeux par moment, surtout dans les derniers chapitres. On ne s’ennuis pas, on sourit souvent, mais franchement, j’ai lu des Chattam bien meilleurs que celui-là.