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Un point c'est (pas) tout

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Blog sur tout ce qui rend la vie plus chouette...


Le coin des livres : La Fille du Train

Publié par Christelle Point sur 28 Octobre 2016, 16:06pm

Souvent, j’ai lu des livres et puis je suis allée voir leur adaptation cinéma après. Parfois (plus rarement), j’ai fait l’inverse. Mais jamais je ne me suis retrouvée en situation d’aller voir un film pendant que je lisais le roman ! Et comme c’est une situation que je n’ai pas très envie de tester, je me suis dépêché de lire « La fille du train » dont l’adaptation vient de sortir au cinéma. Critique du film à venir rapidement, donc… Mais dans en attendant, quelques mots sur le roman de Paula Hawkins, un premier roman dont je ne peux que souligner les qualités qui en ont fait un vrai succès de librairie. Rachel est dépressive, chômeuse et alcoolique depuis que son mari l’a quitté pour se remarier avec Anna, lui faire un enfant dans la foulée et, cerise sur le gâteau, la faire emménager dans leur ancienne maison (n’importe qui aurait pété les plombs devant ce genre de situation). Tous les jours, elle prend le train pour aller trainer à Londres, comme si elle travaillait, et tous les jours elle observe son ancienne maison mais aussi celles du voisinage. Et justement, il y a un couple parfait non loin, elle les observe deux fois par jour et ils ont l’air si heureux, si amoureux, si épanouis, tout ce qu’elle n’est plus. Et puis un jour, elle observe la femme (Megan) embrassant un autre homme que son merveilleux mari. Quelques jours après, Megan disparait sans laisser de trace et Rachel sent qu’il faut qu’elle dise ce qu’elle à vu. A la Police, au merveilleux mari ? En se mêlant d’une histoire qui touche le voisinage de son ex alors que personne ne lui demande rien, Rachel va au devant de sacrés ennuis ! Dans le roman de Paula Hawkins, personne n’est ce qu’il parait. Les gentils ne sont pas si gentils, les lâches pas si lâches, les merveilleux pas si merveilleux et les parfaites très imparfaites. Ca enfonce un peu une porte ouverte mais c’est un ressort très efficace dans un thriller. Les chapitres alternent à la fois les narratrices (un coup Rachel, un coup Megan, un coup Anna) mais aussi les époques et je dois avouer que jusqu’à la disparition de Megan, ce n’est pas évident de s’y retrouver avec ces flash back. Heureusement, une fois le décor posé, les choses deviennent plus claires. Enfin, du point de vue du temps parce que pour le reste… Entre Rachel qui boit et dont les souvenirs s’effacent ou bien pire, se mélangent et les deux autres qui parlent de ceux qui les entourent sans citer leur prénoms, on nage en eaux troubles de bout en bout, à l’exception des toutes dernières pages où tout se décante enfin. C’est voulu, c’est efficace (parfois un poil exaspérant, je le reconnais, surtout l’alcoolisme de Rachel qui embrouille tout) et ça ménage un suspens qui fonctionne. Ma foi, on finit par deviner ce qui est arrivé à Megan au fil les pages, petites touches par petites touches et la fin n’est pas une révélation « coup de tonnerre ». A vrai dire, je préfère cette fin peut-être un peu banale et attendue qu’une fin improbable du genre tordue et psychanalytique comme j’ai pu le redouter à un moment. C’est écrit dans un style accessible et agréable et j’avoue avoir eu du mal à le lâcher dans son dernier tiers ! Les femmes sont au premier plan mais elles ne sont pas à la fête : paumées, menteuses, manipulatrice, castratrices ou faibles, elles payent le prix de leurs défauts, toutes autant qu’elles sont. Les dernières pages sont plutôt optimistes néanmoins, ce qui permet de clore cette lecture très intéressante sur une petite note d’espoir : une petite cerise douce amère sur un gâteau anglais étonnant.

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