Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Un point c'est (pas) tout

Un point c'est (pas) tout

Blog sur tout ce qui rend la vie plus chouette...


Le coin des livres : Inconnu à cette adresse

Publié par Christelle Point sur 31 Juillet 2016, 09:19am

Le coin des livres : Inconnu à cette adresse

En 1938, il n’aura suffit que quelques pages, quelques chapitre à l’écrivaine américaine Kressmann Taylor pour tout décrire et tout comprendre de la montée du nazisme en Allemagne et du danger de cette idéologie que ses compatriotes regardaient d’un œil torve, pour la plupart et d’un œil indulgent, pour quelques uns. Ce roman très court (ou cette grosse nouvelle), qui se lit d’une traite, est composé uniquement de lettres que s’échangent deux amis : Max Eisenstein, galeriste juif établi à San Francisco et Martin Schulse, banquier à Munich, entre novembre 1932 et mars 1934. D’une amitié sincère dans les premières lettres, l’échange tourne vite à une incompréhension grandissante au fur et à mesure de l’adhésion de Martin au parti nazi. La rupture est inévitable et lorsque Martin comment l’irréparable, cette amitié si belle tourne à une haine sourde, larvée. Si fort qu’on l’aurait aimé plus long, plus fouillé, le petit livre de Kressmann Taylor est remarquable tant il démontre de façon claire et limpide le mécanisme implacable qui a conduit des allemands normaux, comme vous et moi, à devenir des nazis et se montrer complice des abominations de l’avant-guerre et à fortiori de la Guerre en elle-même. Au milieu du livre, la rupture est consommée, Martin se rend coupable de quelque chose que Max ne peut accepter. Du coup, la vengeance de Max sera terrible, implacable, froide et terriblement efficace. Cette vengeance, purement épistolaire, démontre tout de l’absurdité du nazisme et de sa folie meurtrière. Là où tant d’historiens, tant de sociologues, tant de politiciens ont noirci des pages et des pages pour tenter de comprendre comment l’Allemagne à pu sombrer dans cette idéologie mortifère, Kressmann n’a besoin que de 77 pages. 77 pages accessibles à tous, y compris aux plus jeunes, 77 pages qui se lisent toutes seule en quelques heures, qui se terminent brusquement et nous laisse un peu sonnés. C’est un petit livre fort, très fort. On me l’avait conseillé à de nombreuses reprises, je comprends à présent pourquoi et à mon tour, je le recommande : il ne vous occupera que quelques heures, mais vous l’aurez en tête longtemps.

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article

Archives

Nous sommes sociaux !

Articles récents