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Une épidémie de fièvre hémorragique inconnue (une saloperie du genre Ebola) ravage le monde entier. Partout sur le globe, dans les capitales comme dans les campagnes, aux quarantaines succèdent le les fosses communes, le chaos, la violence, les pillages. Dans la banlieue de Moscou, Anna, son mari Sergueï et son fils adolescent Micha envisagent de fuir vers le nord, vers la Carélie (pas loin de la frontière avec la Finlande). Serguëi sait que la bas, il y a une maison qu’il connait bien, isolée sur une île (Vongozero) au milieu d’un lac, ils y seront en sécurité et pourront y survivre en autarcie le temps que les choses s’arrangent. Des voisins se joignent à eux, puis le père de Sergueï, puis sa première femme et leur garçonnet. Anna va devoir faire 700km dans un pays en plein chaos, pour aller vivre au milieu de nulle part dans une minuscule maison avec des gens qu’elle n’a pas choisi, mais la survie est à ce prix. Prenez « The Walking Dead », enlevez les zombies et placez le tout en Russie et en hivers et vous obtenez « Vongozero » ! C’est un premier roman, mais si on ne le sait pas on ne peut pas le deviner ! A la lecture, on est impressionné par la maîtrise de Vagner, son sens du récit, son style sobre, percutant et efficace. Avec un suspens bien dosé, crédible (pour ce que je peux en juger), le personnage d’Anna est immédiatement sympathique et franchement, on la plaint de devoir subir une épreuve physique et psychologique comme ce voyage interminable vers le grand nord. A l’exception des premiers chapitres, l’ensemble de « Vongozero » retrace le voyage du petit groupe : rencontres inquiétantes, embuscades, obstacles naturels, manque de nourriture, de chaleur, de carburant, le moindre petit problème peut devenir insurmontable et fatal dans un pays à la dérive où tout le monde est livré à lui-même et où règne une anarchie terrifiante. Difficile de lâcher « Vongozero », tout y semble si plausible et tout y est si angoissant qu’on se surprend souvent à penser qu’en cas de réapparition de la grippe espagnole, ce que décrit Vagner deviendrait vite réalité. Le roman de termine de façon un peu abrupte mais une suite vient de sortir, « Le Lac », et j’ai déjà très envie de le lire…