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La trilogie Verhoeven compte 4 volumes, ce qui n’est pas banal. En fait, ce tout petit roman s’insère entre « Alex » et « Sacrifices », il est inédit et n’est sorti qu’en livre de poche, comme un petit supplément aux amateurs de Lemaitre et son curieux petit commissaire. John, 27 ans, un peu vieux garçon, à posé une bombe dans une rue parisienne qui explose en faisant pas mal de dégâts et de blessés. Immédiatement après, il se rend à la police : il a 6 autres bombes déjà posées et une revendication, parfaitement inacceptable et presque incompréhensible au regard de son histoire. Le bras de fer entre John et Camille durera 3 jours, dans un contexte de lutte contre le terrorisme qui ne leur laisse pas beaucoup de marge de manœuvre à l’un comme à l’autre. Très court, ramassé et non dénué d’humour, « Rosy et John » part pied au plancher (comme toujours avec Lemaitre) pour se terminer en feu d’artifice. La fin est peut-être un peu brutale et un poil décevante (on la voit venir un petit peu), mais l’ensemble est rudement efficace. La psychologie de John et surtout celle de Rosie (sa maman) sont assez déconcertantes mais à bien y réfléchir, finalement assez crédibles pour qu’on marche, sans pour autant qu’on les comprenne vraiment ni surtout qu’on les trouve attachants. La relation entre Rosy et John est malsaine et ne pouvait mener, au final, qu’à la catastrophe annoncée. Il y en a surement plein, des gens à la fois fusionnels et borderline, des vraies bombes à retardements bien cachées sous des aspects respectables. Si on lit « Rosy et John » après la trilogie, on sait donc ce qu’il va advenir de Camille et sa douce Anne, c’est une impression bizarre de les voir si heureux et amoureux quand on sait combien ils vont tous les deux dérouiller dans « Sacrifices ». Du coup, je conseille « Rosy et John » en 3ème position, à sa place en somme. Quant au contexte de psychose terroriste, elle fonctionne d’autant mieux que la réalité de la France de 2016 a sans doute rattrapé Lemaitre. De là à croire aveuglément aux méthodes de Pelletier et de son équipe de supers flics, il n’y qu’un pas que je me garderais bien de franchir…