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Un point c'est (pas) tout

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Le coin des livres : La Pâle Figure

Publié par Christelle Point sur 22 Mai 2016, 08:31am

Le coin des livres : La Pâle Figure

« La pâle figure » est le deuxième tome de la fameuse trilogie berlinoise de Philip Kerr, après « L’été de cristal » qui se déroulait pendant les JO de 1936, nous voilà dans l’Allemagne de 1938 à la veille de la funeste « Nuit de Cristal ». Après une dernière enquête en tant que privé (un chantage à l’homosexualité) somme toute banale, Bernie Gunther réintègre (contraint et forcé) la police berlinoise pour mener une enquête délicate à tous les points de vue. En effet, plusieurs jeunes allemandes de 17-18 ans sont retrouvées assassinées et saignées à blanc. Pour éviter la panique, la police a imposé un black out médiatique et Gunther à un mois pour mettre fin aux agissements de ce sérial killer. Plus clair, plus facile à suivre et pour tout dire plus intéressant que « L’été de Cristal », l’intrigue de « la Pâle figure » est bien moins polar que politique, contrairement à ce qu’on pourrait croire au premier abord. En effet, l’enquête emmènera Gunther au cœur de la SS, au cœur du mal. En plus de l’enquête, dont on finit par comprendre assez vite où elle va nous emmener, c’est une fois de plus le contexte qui fait de ce polar une lecture passionnante. Dans une Allemagne qui fonce inexorablement vers la guerre, Gunther est du mauvais de côté de l’histoire, et au fond de lui, il le sait déjà. Là où c’est intéressant, c’est qu’il n’est pas nazi mais il n’est pas antinazi à proprement parler, il regarde les évènements comme les autres berlinois, à la fois effrayé et résigné. Il y a chez lui des traces d’antisémitisme, des traces d’homophobie, des traces d’anti bolchévisme comme chez tous les allemands (et pas seulement les allemands) de l’époque. Gunther est surtout attachant grâce à son humour désabusé et à sa principale grande faiblesse : les femmes. La fin de « La pâle figure » est d’un cynisme inévitable au regard de l’histoire, l’enquête est résolue mais rien n’est résolu. Au contraire, dans les dernières pages du roman, le pire s’annonce. Que deviendra Gunther lorsque son pays entrera dans la dernière ligne droite de l’ignominie ? C’est, j’imagine, l’objet du troisième et dernier volet de la « Trilogie Berlinoise ». D’avance, on est triste pour lui, entrainé malgré lui par l’Histoire du côté du Mal.

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