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La vérité c’est comme l’eau, elle n’a pas de forme, elle a celle que l’on lui donne… C’est le sens du titre un peu énigmatique du polar « pur sucre » d’Andrea Camilleri. Il s’agit ici polar dans la plus pure tradition du polar, un polar « poutres apparentes » comme dirait un pote à moi. Le commissaire Montalbano, un sicilien opiniâtre et dupe de rien, enquête sur la mort apparemment naturelle d’un homme politique respectable retrouvé le pantalon baissé dans un lieu fort peu recommandable. Tous les ingrédients sont présents : les maitresses sulfureuses, les proxénètes hauts en couleur, les politiciens manipulateurs, les supérieurs hiérarchiques pressés de clore un dossier sans faire de vague, rien ne manque au polar de Camilleri. Et grâce à un style fluide et bien rythmé, on suit l’enquête sans déplaisir et même parfois avec un net intérêt, alors que d’emblée, vu le genre ce polar très « old school », en ce qui me concerne, ce n’était pas gagné ! Mais Montalbano est un flic fort attachant, l’intrigue se suit facilement et son épilogue, à tiroir, est efficace à défaut d’être totalement inattendue. Et puis il y a la Sicile, comme personnage central, ce petit bout d’Italie si particulier et Camilleri, en pur sicilien, nous la dépeint sans fard, de façon très réaliste et surement très pertinente. En résume, un bon petit polar à l’ancienne qui sent l’huile d’olive, l’air marin… et le souffre.