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« Alors vous ne serez plus jamais triste », c’est derrière ce titre un peu bateau que se dissimule la toute première fiction de Baptiste Beaulieu. Fan de son blog (« Alors voilà ») et de son premier livre «Les 1001 vies des Urgences », j’avais quand même un peu d’appréhension à la voir tenter sa chance dans la fiction, en fait j’avais peu d’être déçue par un homme-écrivain pour lequel j’ai une grande affection. C’est l’histoire d’un médecin plasticien dépressif et suicidaire depuis le départ de son épouse, appelons-le Mark, qui rencontre en bas de son immeuble un matin une vieille dame au volant d’un taxi. Il veut se rendre à l’hôpital mais la vieille dame, appelons-là Sarah, devinant son funeste projet suicidaire, lui arrache une promesse : passer une semaine entière à ses côtés pour le faire changer d’avis. Il se fait un peu forcer la main mais il accepte et pendant une semaine, Sarah va tout tenter (tout et n’importe quoi) pour lui redonner gout et foi dans la vie. Le plus honnêtement, ni le titre ni le pitch ne font forcément très envie au premier abord et je ne crois pas que je me serais lancée dans la lecture de ce roman s’il n’avait pas été écrit par Baptiste. Pendant un bonne partie du livre (numéroté à rebours, c’est voulu et c’est pertinent au regard de l’intrigue), mes craintes étaient fondées : la vieille Sarah en fait des tonnes, son humour est étrange et Mark très patient et tolérant pour un homme au bout du rouleau. Je m’attendais à un artifice, à un rebondissement et j’avais tout envisagé, même la petite touche surnaturelle. Bref, je n’étais pas pleinement convaincue et puis, à quelques encablures de la fin : PAF ! Le rebondissement arrive, et il m’a cueilli comme une fleur. Je ne sais pas pourquoi ni comment je ne l’ai pas vu venir, rétrospectivement c’est inexplicable parce que c’est un rebondissement tout simple. J’ai finit le roman de Baptiste les larmes aux yeux, ce qui ne m’arrive quasiment jamais : j’ai été touché par la simplicité de son intrigue, sa pureté aussi. Il a parsemé son propos (assez lourd) de touche d’humour très efficaces et alterné ses chapitres avec des souvenirs de médecine qui font référence à son premier livre et à son blog et qui sont toutes bouleversantes, sans exception. Je l’ai déjà dit, il y a du Martin Winckler dans Baptiste Beaulieu et à mes yeux, c’est un immense compliment.