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Un point c'est (pas) tout

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Critique cinéma : The Revenant

Publié par Christelle Point sur 26 Février 2016, 17:20pm

Critique cinéma : The Revenant

Parce qu’il a été sauvagement attaqué par un grizzly et qu’il est très grièvement blessé, Glass est devenu un problème pour son groupe de trappeurs dans l’Ouest américain sauvage et hostile. Impossible de le transporter jusqu’au Fort le plus proche sur son brancard, surtout quand on a les indiens aux trousses. Alors, trois trappeurs (dont son propre fils) se portent volontaires pour rester avec lui le temps qu’il trépasse, l’enterrer dignement avant de rejoindre le groupe. Mais l’un des trois volontaires, Fitzgerald, trouve que Glass ne meurt pas assez vite : il entend l’achever discrètement. Après avoir tué le fils de Glass, il enterre sommairement le trappeur blessé alors qu’il est encore vivant et l’abandonne ainsi, mourant, dans une tombe à peine refermée. Glass est moribond, mais pas complètement mort, et mu par l’unique objectif de venger la mort de son fils, il s’extirpe de sa tombe de fortune au milieu d’une nature hostile et d’un hiver rigoureux. Sans rien à manger, gravement blessé et sans arme, sa survie tout comme sa vengeance sera épique et implacable.

« The Revenant » est une expérience cinématographique comme je n’en éprouverai pas beaucoup cette année, je pense… Ce film, long de plus de 2h30, tourné intégralement en décors naturels est d’une intensité tout à fait exceptionnelle. Les scènes époustouflantes succèdent aux scènes époustouflantes, les plans sublimes succèdent aux plans sublimes, le suspens et l’émotion sont palpables dans chaque plans, c’est du cinéma de très grande qualité. D’abord, la réalisation d’Alejandro Gonzales Inarritù est une merveille de maîtrise : tout est soigné, tout est parfaitement filmé, parfaitement sonorisé, c’est un bonheur de cinéphile. Les scènes d’actions, filmées au plus près, sont ultra intenses : la scène d’attaque des indiens en ouverture mais surtout l’attaque de l’ours sont des moments de cinéma particulièrement fort : je ne sais pas comment il a filmé cette scène de l’ours mais le rendu est scotchant ! Mais il n’y a pas que les scènes d’actions qui sont magnifiquement filmées : des plans larges de paysages aux très gros plans, de la photographie léchée à l’utilisation super intelligente des sons naturels (la pluie, la neige, les rivières, le vent dans les arbres, tout est mis à contribution), du choix d’une musique à base de percutions dans les scènes d’action à celle, sublime, de Ryuichi Sakamoto pour les scènes d’émotion, il n’y a rien à redire à quoi que ce soit ou si peu. Les contrastes de lumière, les plans « à la verticale », ce film c’est un bonheur pour les yeux et les oreilles. Inarritù est un sacré réalisateur, on le savait déjà depuis son faux plan séquence géant de « Birdman » mais là, il rentre encore dans une autre dimension ! Du coté du casting, Tom Hardy (l’acteur qui monte, qui monte…) réussi une performance impressionnante dans le rôle de Fizgerald, une performance qui, dans n’importe quel autre film, aurait mérité toute l’attention. Dans n’importe quel autre film mais pas celui là parce que là, sa performance est écrabouillée, réduite en miette, éclipsée totalement par celle de Léonardo DiCaprio. Que dire sur sa performance qui n’ait pas été dit déjà ? Dans un rôle quasi-muet, il donne 1000% de lui-même dans chaque geste, dans chaque regard, dans chaque attitude. Ca ne devrait pas nous étonner, Léo se donne à 1000% dans chacun de ses rôles, je ne l’ai jamais vu en faire moins ! Je ne dis pas qu’il est le seul acteur américain d’aujourd’hui à pouvoir tenir ce genre de rôle, il y a beaucoup d’acteurs absolument formidables et talentueux à Hollywood, mais je me demande s’il n’est pas le seul à pouvoir seulement accepter ce genre de rôle. Tourner en extérieur, par des températures improbables, dévorer des poissons encore frétillants (comme Golum dans « Le Seigneur des Anneaux »), de la viande crue encore chaude, dormir dans des carcasses d’animaux morts (comme dans « L’empire contre-attaque), se trainer, baver, claudiquer, s’immerger dans des torrents glacés, rien n’aura été épargné à Léonardo dans « The Revenant ». Il est juste époustouflant, de la toute première scène à la toute dernière. Le film fait plus de 2h30 et au final, il y a assez peu de baisse de rythme. On aurait peut-être pu faire l’impasse sur les (trop) nombreuses scènes de rêves, un peu fumeuses, pleines de symboles, elles n’apportent pas grand-chose à l’histoire, elles permettent juste à Inarritù de se faire plaisir en filmant des plans oniriques. Mais à part ce petit défaut, le scénario tient en haleine jusqu’au bout, jusqu’à l’accomplissement de la vengeance. On est dans un western, mais dans un western de 2016 : pas de vrais gentils, pas de purs méchants, tout est entremêlé, imbriqué, complexe. Les indiens se massacrent entre eux, pactisent avec les trappeurs francophones ou les trappeurs américain, selon leur tribus et leurs intérêts. Les coupables ont des remords (enfin, pas tous quand même…), les victimes ont du sang sur les mains. Pas de manichéisme ou si peu, avec le rôle de Fitzgerald. C’est sale, c’est poisseux, c’est sanglant, c’est bestial mais dans un décor sublime. Le film ne s’arrête pas, comme on aurait pu l’imaginer, avec le retour d’entre les morts de Glass, il faut que la vengeance s’accomplisse, au-delà de la survie même. Car c’est évident que pour Glass, survivre n’est pas le but ultime, survivre n’est que l’unique condition pour se venger de la mort du fils. Le fait que Glass ait eu un fils avec une indienne et ait vécu un temps aux côtés des Pawnees donne un aspect un peu « racial » à cette histoire de trahison et de vengeance. Fitzgerald le considère comme un traitre et considère son fils comme un sous-homme, c’est une des clefs de son comportement envers Glass, ou tout du moins c’est suggéré par le scénario. Je ne sais pas si cela était très utile, au final, ça donne l’impression que tout est arrivé d’abord à cause de cela, alors que l’histoire aurait parfaitement fonctionné sans cet alibi « racial ». Mais comme l’histoire de Glass est tirée d’une histoire vraie dont je ne connais pas les détails, je ne sais pas si c’est un ajout hollywoodien pour faire « politiquement correct » ou si c’est véridique. Dans le doute, je prends le scénario tel quel et je l’accepte en bloc. En résumé, pour ceux qui ont le cœur bien accroché et l’amour du cinéma « The Revenant » est un film à ne pas rater, qui vous laisse cloué sur votre fauteuil à l’issu de la séance.

http://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=19557738&cfilm=182266.html

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