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Après l’intermède psycho-paranoïaque « Puzzle », Thilliez est de retour avec la suite des aventures de Lucie et Sharko, désormais en couple et parents de petits bébés. Mais « Angor », c’est aussi l’occasion de mettre en lumière Nicolas Bellanger, le patron de Sharko qu’on connait depuis longtemps mais en personnage très secondaire et de faire connaissance avec une jeune gendarme déterminée, Camille. Camille, donc, est greffée du cœur depuis peu mais la greffe est en train d’être rejetée et son temps semble compté. De plus, elle fait des cauchemars qui l’obsèdent (la fameuse « mémoire cellulaire », scientifiquement très discutable !). Alors, déterminée à bien utiliser le peu de temps qui lui reste, elle se met à la recherche de son donneur pour comprendre le sens de ces cauchemars inquiétants. Hennebelle et Sharko sont eux sur une autre enquête, à 200km de là, une histoire assez glauque de femme séquestrée. Evidemment, les deux intrigues vont se croiser. Je n’en dis pas plus pour ne pas déflorer l’intrigue, assez complexe mais jamais tortueuse, qui amènera la jeune gendarme et la crim’ à collaborer pour démanteler un réseau bien criminel comme Thilliez les aime. Les psychopathes bien cinglés sont au rendez-vous, pas de surprises, et les crimes sont parfaitement ignobles, pas de surprise non plus ! Comme d’habitude, Thilliez ancre son récit sur des faits historiques solides (la dictature argentine des années 70, l’affaire des bébés volés du franquisme), nous fait voyager en Espagne, en Argentine, le tout dans une atmosphère d’été caniculaire permanente qui rajoute encore à la tension des personnages. Autant il faisait froid à mourir dans « Atomka », autant il fait chaud à crever dans « Angor » : le dérèglement climatique mondial version Thilliez ! Il ne manque pas de faire (vers la fin et très allusivement) des références à « Atomka » et surtout de fermer son roman sur un cliffhangger super intriguant qui donne envie de se jeter sur « Pandemia », le suivant. Tout cela est terriblement efficace, facile à lire, facile à suivre, bien écrit et les personnages de Nicolas de Camille deviennent très vite attachants, surtout que bon… ils se plaisent bien et tout ce qui s’en suit ! Ca me donne l’occasion de préciser que Thilliez nous offre entre eux une scène de sexe assez longue, ce qui est rare chez lui et nous fait tout drôle ! Franck Thilliez pioche à droite à gauche des références plutôt intéressantes : les scènes dans la prison de l’île de Ré font penser au « Dragon Rouge » de Thomas Harris, le côté « club de psychopathe » fait penser lui à la « Conjuration primitive » de Chattam, les scènes dans les catacombes m’ont rappelé « In Tenebris » du même Chattam, que des bonnes références en somme ! Quant aux aspects scientifiques de « Angor », autant que je puisse en juger elles semblent bien documentées, si l’on excepte la théorie un peu fumeuse de la mémoire cellulaire. Non, franchement, « Angor » est un très bon Thilliez qui décidément se bonifie avec le temps et semble enfin vouloir donner sa chance à d’autres personnages que Franck et Lucie, c’est bien, c’est très bien même… Allez vite : « Pandemia » maintenant ! Rien que le titre me fait déjà flipper… !