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Le petit frisson qui grésille le long de la colonne vertébrale lorsque le générique de début commence sur la musique de John Williams « Il y a des milliers d’années dans une galaxie très lointaine… », c’est ce frisson de plaisir qui est la première impression de « Star Wars, le réveil de la force », ce n’est pas suffisant pour en faire un grand film, certes, mais combien de films peuvent se vanter de faire frissonner dés les premières secondes ?
Une fois n’est pas coutume, pas de pitch, pas de résumé. J’ai réussi, après 15 jours d’exploitation, à aller voir le film sans absolument rien savoir de l’histoire, ce qui a encore rajouté au plaisir. Alors je ne pipe mot de l’intrigue, pour laisser aux suivants le même plaisir intact. Néanmoins, faire une critique du film sans rien dévoiler de son scénario, c’est un défi !
Mais bon, je n’ai pas peur, la force est avec moi… En s’attaquant à la suite tellement fantasmée de la trilogie initiale de Star Wars, J.J. Abrams relevais surement le plus grand défi de sa carrière. Il avait à mes yeux deux objectifs : rendre dignement hommage aux trois premiers films de George Lucas en évitant de plonger tête baissée dans les travers de la seconde trilogie (trop complexe, trop tape à l’œil, trop désincarnée et un poil prétentieuse). Et bien, je peux l’affirmer sans trop en dire : mission réussie jeune Padawan ! Le réalisateur Abrams a eu l’intelligence de ne pas trop apporter sa patte personnelle au projet, il s’est mis au service de la saga, comme un fan respectueux et appliqué et ça se sent. Les décors sont toujours aussi somptueux (surtout vus en 3D) mais plus naturels et sobres que ceux de la seconde trilogie : des déserts, des déserts de glace, des forêts touffues, c’est un retour à la Terre qu’offre « Le réveil de la force ». Les scènes se déroulants dans les épaves abandonnées des vaisseaux de la première trilogie sont particulièrement réussies et elles accentuent encore cette impression d’ère « post-technologique ». Toute la technologie de 2015 est pourtant mise au service des maquettes, des combats aériens, des explosions spectaculaires, c’est du cinéma populaire qui en met plein la vue. 2h15 et pas une longueur, pas une scène de trop, pas un seul moment d’ennui où on décroche : non seulement on en prend plein la vue mais le scénario nous happe dés les première minutes sans jamais nous faire décrocher, j’y reviendrai. Au casting, au retrouve absolument tout le monde, même si ca tarde un peu à venir : Leia, Han Solo et Chewie, C3PO, R2D2, Luke et même, d’une certaine manière, Dark Vador. Certains ont (pour l’instant) un rôle anecdotique, d’autre au contraire une position centrale dans l’intrigue. Que ce soit Carrie Fischer ,Mark Hamill ou Harrisson Ford, ils retrouvent leur rôle comme si ils les avait quitté hier. Harrisson Ford se défend encore très bien, pour un aventurier de 73 ans, il n’est pas du tout ridicule ou pathétique quand il fait le coup de poing ! A leur côté trois petits nouveaux et modernité oblige : une femme, un black et un petit robot rondouillard et expressif nommé BB8 (c’est la touche Disney !). Que ce soit Daisy Ridley ou John Boyeda, ils se coulent dans le moule « Star Wars » avec une belle facilité, même si le petit minois de Daisy fait parfois un peu candide et tendre pour un rôle à forte personnalité. Le scénario du « Réveil de la Force » est bien plus limpide et fluide que ceux de la seconde trilogie, pas besoin de se torturer l’esprit, on comprend tout, les personnages sont attachants et la trame est claire sans être trop binaire. En allant coir le film de JJ Abrams, je savais que j’allais voir un film de fan qui serait une suite mais aussi un hommage à la saga mais « Le réveil de la force » va beaucoup plus loin que ce que j’imaginais dans l’hommage. La filiation avec la première trilogie est soignée et bien marquée mais l’intrigue de ce nouvel épisode est quasiment calquée sur le premier épisode de 1977, s’en est presque troublant. C’est comme quand un cuisinier revisite un plat traditionnel : il en change le dressage, l’apparence, quelques détails de saveur mais il conserve les fondamentaux. Et bien, « Le réveil de la Force » est une revisite du premier « Star Wars » renommé ensuite « Un nouvel espoir ». Ce n’est pas compliqué, on y retrouve tous les ingrédients les uns après les autres : le droïde qui contient des infos capitales, la résistance, leurs uniformes orange et leur base secrète, la jeune personne qui a la force en elle sans le savoir, l’arme terrifiante du méchant totalitaire presque opérationnelle, sa nouvelle « Etoile Noire », son grand méchant à capuche, son second méchant masqué et habillé en noir, le bouclier magnétique à désamorcer, le duel final au sabre laser… Le compte est bon, tout y est ! Alors, si ca plait aux fans et que ca peut peut-être permettre aux néophytes de la saga de s’y mettre (il n’est jamais trop tard après tout !), cette sorte de copie-carbone ne va sans doute pas plaire à tout le monde ! Ils pourront dire que ça manque cruellement d’audace, d’imagination et de créativité, ils joueront sur du velours… Les quelques touches de modernité sont discrètes, mais elles sont bien là : cet épisode est moins viril (plus de femmes, y compris du côté des méchants, parité oblige), un petit peu moins manichéen (le trooper qui doute et finalement déserte), l’identité de l’héritier de Vador est rapidement identifié (on ne peut pas faire le coup de la révélation improbable deux fois quand même) et il enlève son masque à plusieurs reprises. Mais là encore, l’identité de ce nouveau méchant, que le monde entier va adorer détester, lorgne du côté de la mythologie de la saga. Reste le rebondissement ultime, celui que l’on ne voit arriver que tardivement et qui vous laisse tout con sur votre fauteuil de spectateur. Il aurait pu être amené avec un peu plus de subtilité, mais çà reste un moment qui fera sacrément date dans l’histoire de Star Wars ! Quelques petits bémols pour finir : certaine scènes sont un peu grandiloquentes (le Bien, le Mal, toussa…) mais c’était déjà le cas (et même bien pire) dans les épisodes précédents. Une scène de foule un peu étrange aussi, devant une foule de troopers qui lèvent le bras, un tribun annonce la victoire future d’un Ordre Nouveau, on dirait Goebels devant une foule nazie à Nuremberg, pas très subtil et presque malvenu. Mais franchement, si on ferme les yeux sur les petites facilités du scénario et qu’on accepte le côté « revisite » du tout premier Star Wars, on passe quand même un sacré bon moment de cinoche... en attendant l’épisode 8 !
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