/image%2F0902697%2F20151017%2Fob_098578_exo-conference-ecranville-2014-radiant.jpg)
Début 2015, j’apprenais qu’Alexandre Astier venait présenter son « Exoconférence » au Zénith de Strasbourg les 16 et 17 octobre. Quelques jours après les places étaient en vente et dés le lendemain, j’avais la mienne en poche ! 10,5 mois à attendre Alexandre de pied ferme, c’est long… Enfin, 10,5 mois ce n’est pas grand-chose au regard de l’histoire de la Terre et puis de toute façon, le temps est une donnée relative : mon attente à duré 10,5 mois parce que je suis sur Terre mais elle aurait duré quelques secondes de moins si j’avais été en orbite autour d’elle. Voilà un des nombreuses choses que j’ai appris et compris hier soir au Zénith. Après une première partie très intéressante et un peu trop courte de l’humoriste Bruce Benamran, tout à fait dans le ton de l’ « Exoconférence » d’ailleurs, voilà enfin Alexandre dans son beau costume 3 pièces. Le show va durer deux heures, sans jamais faiblir, sans jamais changer de rythme, un show hyper écrit, très maîtrisé, parfaitement mis en scène (Bravo au discret Jean-Christophe Hembert) carrément intelligent et sacrément drôle. Pendant 2 heures, le conférencier Astier évoque tour à tour le Big Bang, l’apparition des toutes premières soucoupes volantes, le crash de Roswell, les enlèvements extra-terrestre, il fait une analyse détaillée, cruelle et irrésistible de la plaque en or apposée sur Pionneer 10 (cette plaque censée expliquer aux extra-terrestres qui la trouverais quelques petites choses sur l’espèce humaine), il nous explique la relativité du temps, il disserte sur la forme des pieds des extra-terrestres (comme il ne semblent pas avoir d’escaliers dans leur vaisseaux, çà laisse entrevoir une morphologie toute particulière), il explique dans des termes simples pourquoi on ne peut pas voyager à la vitesse de la lumière : ni nous, ni « eux », ni Han Solo, ni Chewbaka (çà, Georges Lucas, c’est pour ton p’tit cul !), il nous relève le vrai gout de la Voie Lactée, car oui, le Voie Lactée à un gout en son centre, question de molécule, et ce gout nous est très familier en plus ! Et çà passe tout seul, parce que dés que les notions scientifiques deviennent aussi « velues » que les règles des jeux du Pays de Galles, Alexandre désamorce immédiatement le propos avec une vanne venue parfois d’on-ne-sais où ! Le conférencier est en cela « aidé » d’une application informatique à la voix féminine, Swan, qui vient d’être mise à jour et qui est quasiment incontrôlable ! Au passage, tout au long de son propos, il envoie des piques l’air de rien : les programmes de la TNT, les végétariens ( ?), les religions obscurantistes, les adeptes de la théorie du complot, etc... Et puis, sa conférence est entrecoupée de petites scènes où il campe un autre personnage. Ici, le prix Nobel de physique Enrico Fermi, beurré à la téquila, explique qu’on peut faire autre chose qu’une bombe avec de l’Uranium enrichi, comme désherber sa pelouse par exemple. Là, le pape déballe des instruments de torture devant Nicolas Copernic. Ici un extra-terrestre cherche à convaincre sa hiérarchie que traverser la moitié de l’univers, brûler une quantité d’énergie phénoménale pour enlever un américain moyen et lui fourrer une sonde dans le… est scientifiquement pertinent. Là Ptolémée cherche à convaincre un athénien standard que pour voir un centaure dans cet amas d’étoile là, juste devant, il suffit de relier les traits comme à l’école ! Bref, ce spectacle est foisonnant, il y a une idée par minute, un éclat de rire par idée, ce sont deux heures d’un humour haut de gamme, intelligent et subtil, teintée de non sens et d’absurde, de cet humour dont personnellement je ne me lasserais jamais. En guise de final, Alexandre Astier nous offre un moment musical aussi enthousiasmant qu’il est inattendu et qui finit de prouver à la Terre entière et même au-delà, que décidément cet homme là à tous les talents. Alexandre Astier, je le kiffe, je le surkiffe, je le kiffe puissance 10, je le kiffe de la Terre à la Lune (çà ne veut rien dire mais qu’importe, c’est pour l’image…) et j’encourage tout le monde à aller le voir sur scène ou à mater son DVD : Alexandre Astier, à mes yeux, c’est le meilleur de sa génération, oui, carrément…