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Derrière ce titre assez moche et derrière cette affiche qui ne l’est pas moins se cache le dernier film de Guy Ritchie avec lequel je suis un peu réconciliée grâce à ses deux « Sherlock Holmes ». Il s’agit de l’adaptation d’une série TV anglaise très connue là-bas et pas du tout en France, une série des années 60 apparemment, qui mettait en scène des agents secrets américains et russes obligés de collaborer ensemble en pleine guerre froide. Faute de films plus motivants pour ce dimanche d’automne, je suis allée voir cela de plus près.
Napoleon Solo (oui je sais, déjà c’est bizarre comme patronyme) est agent de la CIA et Ilia Kuryskin agent du KGB. En 1961 de part et d’autre d’un mur de Berlin flambant neuf, ils s’affrontent à coup de missions secrètes et de coups tordus. Mais un savant allemand spécialiste de la fission nucléaire (et récupéré par les américains en 1945 !) est porté disparu et tout porte à croire qu’il collabore désormais, bon gré ou mal gré avec des néofascistes italiens qui rêvent plus ou moins d’un IVème Reich. La menace est suffisamment sérieuse pour que les deux agences se décident à faire collaborer leurs deux agents, avec l’appui de Gaby, la fille du savant, dernièrement extirpée de Berlin Est. Mais entre Napoléon et Ilia, le courant passe mal, la suspicion est constante la cohabitation difficile. Et ce n’est pas la présence de la téméraire Gaby qui arrange les choses.
Voilà un film d’espionnage à la trame scénaristique très conventionnelle (récupérer une arme atomique qui semble sur le point de tomber entre de très vilaines mains) et qui met en scène, là encore sans surprise, deux agents très dissemblables forcés de collaborer pour le Bien, malgré leur antagonismes. Pourtant, par son rythme, son casting, son montage et sa réalisation très maîtrisée, le film fonctionne d’emblée et nous emporte à 200km/h jusqu’à la dernière scène. En réalité, le fond de l’histoire n’est pas ce qui est le plus interessant, on ne doute pas une seule seconde de qui va l’emporter, des vilains ou des deux play-boys. C’est tout le reste qui fait mouche et tout d’abord le casting. Armie Hammer nous offre un agent du KGB un peu brut de décoffrage mais tout sensible à l’intérieur, un bad boy parfait en somme (soupir…), Alicia Vikander, elle, campe une Gaby pétillante et ravissante, assez éloignée des rôles de James Bond Girl auquel le genre nous a habitué, encore que son côté sexy n’échappera à personne. A leur côté, dans un rôle presque anecdotique, Hugh Grant n’est pas mal, usant encore et toujours de son charme british et de son humour à froid : malgré les années qui passent, les cheveux blancs et les petites rides, çà marche encore ! Mais celui qui irradie le casting, c’est le sublime Henry Cavill. Bon, je ne suis pas très objective parce que cet acteur, je le suis du coin de l’œil depuis un bon moment et les tous premiers épisodes des « Tudors ». Là, en espion super sapé, gentleman, séducteur, avec toujours le bon mot à la bouche et la fossette au menton : je craque ! S’il ne m’avait fallu qu’un seul prétexte pour aller voir « Agents très spéciaux code U.N.C.L.E. » (décidément je n’aime pas ce titre !), çà aurait été lui ! La réalisation de Guy Ritchie est certes un peu tape à l’œil avec ses effets au ralentis, ses plans séquences en vue aérienne et ses courses poursuites parfaitement chorégraphiées, mais elle semble ultra maîtrisée jusque dans les petits détails. Déjà, on avait gouté avec ses « Sherlock Holmes » à des scènes d’actions très chiadées mais là, l’époque est différente et il peu tenter des choses qu’il n’avait pas eu l’occasion de tenter avec « Sherlock ». Mais ce qui est intéressant, c’est que les scènes d’action sont « désamorcées » soit par un effet de caméra (les écrans divisés en plusieurs parties, comme dans « 24 »), soit coupées par ses scènes décalées comme celle du panier repas dans le camion. En fait, Guy Ritchie flirte avec la parodie avec son film, il use et abuse du second degré, de l’ironie, du décalage. Grâce à un montage assez malin, à base de flash back très courts (celui du grain de raisin car exemple), il arrive à distiller un petit quelque chose, une sorte de grain de folie assez réussi. L’humour, qui parsème tout le film, prend la forme de running gag (le baiser qui n’arrive jamais), de bons mots british ou de situations complètement décalées. Sans que cela soit hilarant, cet humour par petites touches fonctionne et on a souvent le sourire aux lèvres. Il y a beaucoup de musique dans « Agents très spéciaux code U.N.C.L.E.), elle est souvent forte et appuie les scènes d’action ou les scènes de suspens mais elle est très agréable à entendre : mélange de sonorité très 70’s, de chansons italiennes et de musique de western, elle est plaisante à l’oreille et ne parasite pas le film. Elle est intéressante et bien utilisée (elle s’arrête nette quand un personnage dit « Chut ! » par exemple !) au point qu’elle donne envie d’aller jeter un œil au CD de la bande Originale. Alors évidemment, le film de Guy Ritchie n’est pas autre chose que du divertissement. La crédibilité historique, le « message » du film, la profondeur psychologique des personnages, la qualité des seconds rôles, tout çà on peut l’oublier. Il y a aussi quelques petites choses assez malvenues comme la scène malsaine avec le médecin nazi et ses photos, c’est curieux de placer çà dans un film qui relève plus de la comédie. Mais pris dans son ensemble, « Agents très spéciaux code U.N.C.L.E. » est un film de pur divertissement très bien fichu, souvent drôle et qui fait passer un très bon moment de cinéma « pop corn ».
Sur ce, je vous laisse, je vais aller sur Google Image regarder ce qui sort quand on tape « Henry Cavill » dans le moteur de recherche… Héhé…
http://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=19555437&cfilm=180341.html