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Je fais aujourd’hui la connaissance du commissaire Brunetti puisque « Mort à la Fenice » est tout premier Donna Léon que je lis. Le commissaire Brunetti, donc, un flic vénitien débonnaire, mesuré et obstiné, est appelé à l’Opéra de Venise : le chef d’Orchestre allemand de la Traviata a été retrouvé empoisonné au cyanure pendant l’entracte. Il ne faudra pas bien longtemps à Brunetti pour comprendre la victime était parfaitement odieuse, manipulatrice, avec un passé trouble de nazi pendant la guerre et qu’au cours de sa longue carrière, le Maestro a eu l’occasion de se faire d’innombrables ennemis ce qui fait autant de suspects potentiels. Un polar très "old school", une enquête menée sans violence, sans scène d’action, très loin des polars modernes que j’affectionne d’habitude : ici on tue proprement dans une ambiance feutrée et entre gens de bonne compagnie et cultivés. En fait, Léon décrit le petit monde de l’Opéra comme un monde de cynisme, bien laid caché derrière la grande musique et les beaux costumes. Plus que l’enquête (qui se suit sans déplaisir), c’est la personnalité du commissaire, ses rapports avec sa hiérarchie, son regard désabusé sur le monde et ses relations attendrissantes avec ses enfants (le chapitre du Monopoly en famille est très drôle !) qui fait mouche. Rien que pour pouvoir le retrouver, on a envie de lire quelques unes de ses autres enquêtes. Mais peut-être faudrait il que Donna Léon imagine des intrigues policières plus tordues que celle-ci, qui peine un peu à sortir des sentiers battus. Cela dit, à 10 pages de la fin je n’avais pas du tout le moindre indice sur l’assassin et sur le mobile, comme quoi ce n’est peut-être pas si mal amené que cela… Expérience Donna Léon à renouveler !