Le coin des livres : Amour, Prozac et autres curiosités

Il était une fois 3 sœurs, Ana la femme d’intérieur dépressive, Rosa la working girl solitaire et Cristina la serveuse délurée, 3 sœurs aux antipodes les unes des autres, et qui s’entendent mal. Mais elles ont bien plus de points communs qu’elles ne le soupçonnent. Toutes les 3 ont aimé follement des hommes qui le leur ont bien mal rendus, père absent, homme idéalisé et inaccessible, amants égoïstes et lâches, mari indifférent. Dans un style très léger, assez directe et même parfois à la limite de l’érotisme (ici, on appelle un chat un chat !), on entre dans la psychologie de ces trois femmes en apparence très différentes. En réalité, plus on avance dans le roman, au fil des chapitres (27 chapitres sous forme d’un abécédaire en alternant les 3 narratrices), plus ce qu’elles nous racontent nous parle ! Ces femmes, c’est nous, nous sommes un peu de ces trois femmes à un moment où a un autre de notre vie, nous sommes un peu des trois au gré de nos humeurs et des gens que l’on rencontre. La psychologie féminine est assez bien rendue dans toute sa complexité. Les hommes, eux, n’ont pas vraiment le beau rôle dans ce shéma, à côté d’elles, les hommes semblent monolithiques, ils avancent dans leur vie comme un train sur des rails sans se poser mille questions, en pensant d’abord à leur personne, à leur bonheur immédiat. C’est surement un peu exagéré de dépeindre les relations hommes /femmes de cette façon, mais n’empêche qu’en tant que femme, çà me parle… Il n’ya pas réellement d’intrigues, et la fin peut paraître un peu sèche : c’est une tranche de trois vies. Un roman assez court, qui se lit assez vite avec des chapitres soit très brefs, soit plus longs, des flash back assez bien amenés et qui expliquent beaucoup de choses. Lucia Etxebarria réussi son pari et nous donne envie de lire le reste de son travail.