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« Absolutely anything » signe le grand retour des Monty Python sur grand écran. Bon d’accord, c’est un retour un peu détourné, par l’intermédiaire de leur voix, mais quand même : Terry Jones derrière la caméra et aux voix, ils sont tous là (enfin, sans Chapman évidemment…) : Terry Gilliam, Michael Palin, John Cleese, Terry Jones et Eric Idle. Qu’importe les critiques presse mitigées, il fallait que j’aille voir « Absolutely Anything » rien que parce que les Monty Python, l’humour anglais et l’absurde, moi, je suis très cliente.
Un groupe d’extra terrestre difformes et sentencieux intercepte la sonde Pioneer qui indique les coordonnées de la Terre et les caractéristiques humaines. Décidés à déterminer rapidement si cette race d’êtres vivants doit être ou non atomisée (ce qu’ils font apparemment assez régulièrement), ils accordent temporairement les plein pouvoirs à un quidam pour voir ce qu’il en fera. S’il fait le bien, la Terre sera préservée, et s’il agit mal… Boum ! Le sort désigne un professeur de lettre londonien, solitaire et maladroit. Le sort de la Terre est désormais au creux de sa main droite.
L’eau à coulé sous les ponts depuis « The meaning of life », le dernier long métrage des Monty Python : leur humour absurde a fait des émules et eux, ils ont pris de l’âge et ont suivis des chemins différents, et ils se sont assagis un tantinet. Mais ces doux-dingues british en ont encore sous la semelle malgré tout et ils le prouvent avec ce long métrage où ils donnent de la voix pour incarner des extra terrestres hideux et vindicatifs, regroupés en confrérie. Le film de Jones, assez court, est somme toute bien plus réussi que les critiques de presse ne le laisse entendre. On peut lui reconnaitre des petits défauts sans pour autant « jeter le bébé avec l’eau du bain ». On concédera d’abord que l’idée n’est pas neuve (« Bruce tout puissant »), que le coup du chien qui parle ne l’est pas davantage (« The Voices », pour faire récent), que l’histoire d’amour entre le héros Niel et sa jolie voisine de palier sent le réchauffé sans imagination et qu’à la fin, la morale est sauve (ce qui n’est pas très Pythonnesque !). On peut aussi reconnaitre que la fin, justement, tire un peu en longueur, que certains personnages sont trop présent sans apporter une vraie plus-value comme l’insupportable Grant alors que d’autre auraient pu être mieux écrits et mieux développé, comme celui de Ray. Et puis, il faut adhérer à l’humour hyper décalé de Jones sinon on est surement consterné par un certain nombre de gags, comme celui des grandes oreilles et les pieds palmés ! Et puis, pour finir avec les défauts de « Absolutely Anything », le scénario rate des occasions en pagaille : faire une vraie critique acide de la BBC et de ses émissions littéraires (sujet à peine effleuré), démontrer que faire le Bien n’existe pas (faire le Bien quelque part à toujours des conséquences néfastes ailleurs), ce qui là encore n’est qu’effleuré vers la fin du film. On enrage un peu de voir ce qu’aurait pu être le vrai retour de Terry Jones au cinéma avec un peu plus d’audace et d’humour noir. Mais c’est vrai que ce n’est pas vraiment le registre des Monty Python, plus tourné vers le non-sence que vers la parodie, plus déglingué que grinçant. Tout cela étant dit, moi j’ai passé un moment agréable devant « Absolutely Anything », un moment d’humour sans arrières pensées, assez léger. Simon Pegg et Kate Beckinsale sont très à leur affaire dans les rôles de Niel et Catherine, elle est charmante et lui est très drôle mais sans en faire des tonnes. Malheureusement les seconds rôles sont soit mal écrits, soit sacrifiés et c’est dommage quand on a Joanna Lumley (« Absolutely Fabulous ») au casting. Ne la faire jouer que quelques minutes, c’est un peu du gâchis ! Et puis la réalisation de Terry Jones, qui alterne les scènes de la vie londonienne avec des scènes intergalactiques pleines d’effets spéciaux est agréable : son film est rythmé. Le scénario, malgré ses faiblesses, tient la route dans le sens où il est cohérent et les 1h20 passent très bien et en un éclair. Et puis il y a Dennis, le chien qui parle et qui est adorable de naïveté, de franchise et tendrement attaché à son maître comme on imagine que les chiens le sont. C’est un personnage à part entière, et c’est Robin Williams qui lui offre sa voix. C’est le dernier travail de Williams avant son suicide et rien que pour cela, il faut aller voir « Absolutely Anything » en VOST. Le générique de fin lui rend d’ailleurs un hommage touchant. Bien sur, quand on est fan des Monty Python, qu’on considère « La vie de Brian » comme une comédie incontournable, quand on rit encore des sketches du Flying Circus, on attendait sans doute un peu trop d’ « Absolutely Anything ». Mais ce petit dépit amoureux ne nous empêche pas de passer 1h20 agréable et drôle, devant un film gentiment barré.
En revenant du cinéma, on ne peut pas s’empêcher de se demander ce qu’on ferait nous, d’un pouvoir de ce calibre… ! 10kg de moins ? Quelques centimètres de plus ici ou là ? Combien de zéros en plus sont notre compte bancaire ? En tous cas, pas la peine de souhaiter la paix dans le monde, la fin du réchauffement climatique, la fin des sans abris et de la famine : le film de Jones nous explique que çà : c’est la catastrophe planétaire assurée !
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