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Mon livre "île déserte", "la maladie de Sachs" est probablement le roman que j'ai le plus lu et relu, quasiment toujours avec le même plaisir. L'histoire d'un médecin généraliste en milieu rural très (très... trop ?) investit dans son travail au point d'oublier de vivre et que seul l'écriture permet de tenir. En fait c'est l'histoire d'un burn-out 20 ans avant que le terme ne devienne d'actualité. Le livre est très original dans sa forme, le personnage central, Bruno Sachs, est le seul qui ne sera jamais narrateur, car les narrateurs changent à chaque chapitre : l'ami, le libraire, la voisine curieuse, le patient X, la secrétaire médicale, le confrère, tous porte un regard différent sur le "petit docteur". Pétri d'humanité, il pratique la médecine de proximité avec un sens des responsabilité qui impressionne. Les anecdotes se succèdent, charmantes, douloureuses, déchirantes même, les patients se succèdent, malades, très malades, pas du tout malades, çà sonne tellement vrai ! Certaines "histoires" servent de fil directeur à l'ensemble du roman, ce sont les belles d'ailleurs. J'ai offert ce roman à tous les gens qui me sont ou m'ont été chers, parce que pour moi offrir un livre tellement beau, tellement humain et délicat est une preuve d'affection. Martin Winckler est homme qui gagne à être connu : médecin engagé et féministe, écrivain, spécialiste des séries TV et "La maladie de Sachs" est son œuvre maîtresse. In-con-tour-nable.