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Un point c'est (pas) tout

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Critique cinéma : Un village presque parfait

Publié par Christelle Point sur 19 Février 2015, 16:41pm

Critique cinéma : Un village presque parfait

Il y a presque 12 ans, j’avais vu une comédie québécoise absolument charmante et pleine d’humour absurde comme j’aime, çà s’appelait « La grande séduction ». Je l’avais vu dans une salle quasi-vide, avec des sous-titres (parce que le québécois de Gaspésie, bonjour…) et j’avais tellement ri que je m’étais offert le DVD à sa sortie. Quand je lis dans mon magazine ciné préférée le résumé de la nouvelle comédie française de Stéphane Meunier, je n’en crois pas mes yeux : un remake, 12 ans après… Fallait aller voir çà de plus près.

Saint-Loin-La-Mauderne, dans les Hautes-Pyrénées, un village de 100 habitants qui a pris la désertification rurale en pleine face : pas de travail, quasiment plus d’administration, un seul bar-restaurant, un bureau de Poste en sursis. L’unique usine du coin a fermé depuis longtemps et les habitants vivotent grâce au RSA. Le maire, Germain, se démène pour obtenir une subvention qui refait revenir un entrepreneur et recréer une usine. Mais pour Bruxelles, il faut 200 habitants et un docteur à demeure pour obtenir cette subvention et au-delà, cette usine. Convaincre un médecin de s’enterrer à Saint-Loin-La-Mauderne, c’est mission impossible. Maxime, un plasticien parisien, se fait piéger par un flic et atterrit à Saint-Loin pour un mois : les habitants du village ont 30 jours pour séduire coute que coute le jeune praticien et le convaincre de signer pour 5 ans, et tous les coups sont permis, surtout les plus tordus !

Les deux points forts de « Un village presque parfait », ce sont le casting et les décors ! Le casting est pléthorique, et rien que des acteurs comiques confirmés, populaires et rompus à l’exercice du rire : Didier Bourdon, Lionnel Astier, Elie Seimoun, Laurant Deutsch, Denis Podalydes, Armelle, Carmen Maura, Annie Gregorio et d’autres encore. Evidemment, avec un casting comme celui-là, Stéphane Meunier joue sur du velours : il n’a qu’à les laisser s’amuser et la mayonnaise prends tout de suite. Côté décors, on est servis aussi avec des paysages pyrénéens sublimes, filmés sous un soleil éclatant : le village est charmant, une vraie carte postale. Bon, cela dit moi je n’irais pas m’y enterrer pour 5 ans, faut pas déconner ! « Un village presque parfait » traite d’un sujet ô combien actuel et douloureux, celui de la désertification et des déserts médicaux, il le fait avec un peu de politiquement incorrect (les écolos en prennent pour leur grade) et beaucoup d’humour absurde. C’est une bonne comédie réussie, rythmée, bien interprétée et bien filmée. Quant au scénario, il est fort bien écrit et fonctionne pleinement puisque c’est une copie quasi-conforme de « La grande Séduction » de Jean-François Pouliot. J’ai adoré la version initiale, je ne vais pas trouver à redire sur la copie ! Mais alors, quand je dis « copie », c’est au sens le plus littéral du terme : chaque scène est reproduite à l’identique, chaque dialogue est quasiment reproduit à l’identique. Le scénario concède deux ou trois aménagements pour faire plus français (on remplace le hockey-sur-glace par le rugby, on glisse deux trois références bien hexagonales comme Ribery ou Nabilla) mais c’est anecdotique. Pour le reste, c’est copie-carbone ! Anne Doval avait eu exactement la même démarche avec son « Fonzy » en adaptant le très chouette « Starbuck », et çà avait été un échec ! Je crains qu’il n’arrive la même chose avec « Un village presque parfait » parce que ce n’est pas son titre sans imagination ou son affiche déplorable qui vont donner envie d’aller voir au delà ! Honnêtement, je ne comprends pas la démarche qui consiste à faire des adaptations si proches, juste pour les situer en France au lieu du Quebec. Alors quoi ? Le public français n’est pas assez intelligent pour apprécier une comédie quand elle se situe hors de son hexagone ? Sans rire, on est si bête que çà ? On râle assez contre les américains quand ils « américanisent » nos succès, mais on fait pareil avec le Québec, pourquoi ? Du coup, le charme « exotique » de « La grande Séduction » disparait instantanément du remake français, la galerie de stars confirmées au casting rend le film très « bancable » mais moins crédible et surtout beaucoup moins attachant. On rit de bon cœur, le temps passe tout seul mais le charme n’y est pas, surtout quand on connait l’original. Peut-être ce film fonctionnera sur ceux qui ne connaissent pas le film de Pouliot, et j’espère que ce sera pour eux l’occasion d’y jeter un œil, s’ils arrivent à trouver le DVD !

http://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=19550200&cfilm=223958.html

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