Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Un point c'est (pas) tout

Un point c'est (pas) tout

Blog sur tout ce qui rend la vie plus chouette...


Critique cinéma : David et Madame Hansen

Publié par Christelle Point sur 23 Février 2015, 16:16pm

Critique cinéma : David et Madame Hansen

Vous êtes nombreux parmi mon petit groupe d’amateur de cinéma à être des fans d’Alexandre Astier, je le sais (je vous connais), cet acteur/réalisateur/scénariste/monteur/compositeur de génie qui signe ici son premier long métrage après avoir mis le monde de la télévision dans sa poche avec « Kaamelott ». S’il y a une chose qu’on ne pourra jamais dire de lui en tous cas, c’est qu’il est homme à céder à la facilité. Pour son premier film, il choisi (temporairement) de tourner le dos à « Kaamelott » pour le monde de la psychiatrie et du syndrome post-traumatique, difficile de trouver plus risqué, et plus casse-gueule !

David est ergothérapeute (médecin chargé de la rééducation des malades dans le cadre des gestes de leur vie quotidienne, moi non plus je ne savais pas ce que c’était avant d’avoir vu le film) débutant dans une clinique suisse. Il est chargé d’emmener une riche malade très perturbée dans un magasin de chaussures de la petite ville voisine de la clinique, Mme Hansen, qui souffre de troubles du comportement et de la mémoire. Mais le périple va amener Mme Hansen et David bien au-delà du magasin de chaussures.

Alexandre Astier signe ici un premier film assez abouti sur le sujet assez austère et risqué du trouble psychiatrique. Ecrit, joué, réalisé, monté, mis en musique par lui, ce film se veut évidemment le reflet de sa personnalité et aussi surement de des peurs et de ses obsessions. Quand on connait bien « Kaamelott », on sait que la dépression nerveuse, la peur de la mort aussi, sont des thèmes déjà très présents, surtout à la fin de la série. Si scénaristiquement, on voit quand même assez vite où il veut nous emmener ici, s’il n’y a pas dans ce film de gros coups de théâtre ni de pirouettes, ça n’enlève rien au côté soigné de « David et Madame Hansen ». C’est un film où tout a visiblement été ciselé au millimètre : la musique est belle mais jamais envahissante, l’interprétation est très juste, jamais dans un excès qu’on aurait pu craindre sur un sujet comme celui là, les décors de Suisse ou des Alpes françaises sont magnifiques, le rythme est soutenu et on ne perd jamais le fil de ce film assez court (moins d’une heure et demi, c’est devenu rare dans le cinéma d’aujourd’hui). Je voudrais aussi souligner la performance d’Isabelle Adjani, qu’on retrouve enfin au cinéma, quel casting pour un premier film que cette actrice merveilleuse, qui a souvent été paradoxalement victime de son talent et des rôles exaltés qu’on lui faisait tenir. Ici, en femme blessée qui alterne les moments de folie douce (elle sort des vérités très à propos !) et les moments de souffrance muette, elle en impose à l’écran comme seule les immenses actrices savent le faire : dans certaines scènes, c’est bien simple, on ne regarde qu’elle ! Alors évidemment, « David et Madame Hansen » est aussi un film plein de petits défauts : la fin est un peu « facile » et un petit peu téléphonée, le message du film (une critique de la psychiatrie médicamenteuse au profit d’une démarche plus audacieuse) est un peu faible et il y a des situations qui auraient pu être mieux exploitées (la relation entre David et sa fiancée, l’attitude un peu décalée du jeune Hugo, etc…), l’humour est utilisé avec une parcimonie qui peut décevoir, mais dans l’ensemble, ne comptez pas sur moi pour chipoter : fans d’Alexandre Astier je suis, fan d’Alexandre Astier je reste !

Deux petites choses pour terminer, d’abord ceux qui connaissent « Kaamelott » dénicheront peut-être dans « David et Madame Hansen » deux-trois minuscules petits clins d’œil à la série, des clins d’œil tellement fugaces que je me demande s’il ne s’agit pas de gestes inconscients de la part d’Astier ! Et deuxième chose, vous apprendrez qu’on devine beaucoup de choses de la personnalité des gens selon le parfum de glace qu’ils choisissent. Sur ces paroles mystérieuses, je m’en vais aller manger une glace au chocolat, moi…

http://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=19365793&cfilm=192291.html

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article

Archives

Nous sommes sociaux !

Articles récents