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Sur le papier, « Sur la piste du Marsupilami » avait tout pour faire envie : un film écrit et réalisé par Alain Chabat, avec au casting des acteurs au potentiel comique déjà mainte fois éprouvés (Fred Testot, Djamel Debouzze, Patrick Timsit) mais aussi des stars confirmées (Lambert Wilson, Jacques Weber), dans des décors exotiques et une réalisation en numérique pour la première fois dans le cinéma européen. Alors pourquoi diable cette impression si mitigée à l’arrivée ? « Sur la piste du Marsupilami » ou l’histoire d’un film qui avait tout pour être merveilleux mais qui passe à côté de son sujet et d’une grande partie de son public !
Dan Geraldo, reporter en mal de reconnaissance professionnelle, est envoyé (de force) par sa chaine de TV en Palombie, sur la trace d’une peuplade quasi disparue. Sur place, aidé de son guide le malin Pablito, il va découvrir une espèce « qu’on croit qu’elle existe pas mais qu’en fait qu’elle existe » : la Marsupilami. Mais cet adorable animal insaisissable se nourrit d’une orchidée aux vertus rajeunissantes qui excite bien des convoitises locales.
Autant le dire d’emblée, moi, je ne suis jamais vraiment « entrée » dans ce film… De la première à la dernière image, je suis restée invariablement « à côté » du film ! Pourtant, j’étais dans le parfait état d’esprit pour l’apprécier (vu en tout début de week-end, bien accompagnée, très réceptive à l’humour des Nuls et de Djamel Debouzze), seulement dés le tout début de l’intrigue, on sent qu’on ne va pas ressentir le même plaisir que devant « Astérix et Obélix mission Cléopâtre ». Chabat s’est piégé lui-même en mettant la barre si haut avec son « Astérix », et il n’arrive pas, au moins jusqu’à aujourd’hui, à faire aussi bien, aussi drôle, aussi fin, aussi décalé. La faute à quoi ? Franchement, la faute à un peu tout : un scénario très téléphoné ou on devine tout à l’avance, des acteurs qui cabotinent un peu trop (à part peut-être Chabat, surement le plus drôle à l’écran, le plus décevant étant incontestablement Patrick Timsit), des dialogues pas assez travaillés, des scènes soit trop longues (la cérémonie des les Papayas, la chanson du Général), soit au final pas assez décalées pour faire rire les adultes. En fait, c’est peut-être çà qui pêche, à vouloir faire faire un film très familial, Alain Chabat n’arrive pas vraiment à faire rire les adultes. 70% des gags environs sont des gags visuels et de l’humour potache. L’humour franchement décalé (et une peu borderline) des Nuls, les clins d’œil cinématographiques sont trop rares ou trop fugaces pour qu’on ait bien le temps de les apprécier, et encore, à condition de les comprendre ! Le clin d’œil à la série « 24 » ne fonctionnera pas du tout sur tout le monde. Le propos du film est charmant, légèrement écolo, et le Marsupilami est une adorable peluche qu’on a envie de câliner mais ça ne suffit pas à laisser une impression émerveillée. Reste quelques belles scènes comme la scène de ménage des Marsupilamis, ou quelques scènes franchement drôle comme cette du Chihuahua mais dans l’ensemble, le film est beaucoup trop inégal et même trop décousu pour tenir ses promesses… Il ne dure qu’1h45, et donne l’impression de durer beaucoup plus, ce qui n’est jamais bon signe.
En tant que fan (inconditionnelle) des Nuls, la conclusion de tout cela c’est qu’à mon avis, Alain Chabat ne devrait pas se retenir de faire du Alain Chabat dans l’espoir de toucher le plus grand nombre. Alain, reviens à l’humour audacieux, décalé et limite trash des Nuls, tu ne toucheras peut-être pas autant de monde, mais tu feras de films bien meilleurs !
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