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Un point c'est (pas) tout

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Critique cinéma : Millenium, les hommes qui n'aimaient pas les femmes

Publié par Christelle Point sur 20 Janvier 2015, 17:28pm

Critique cinéma : Millenium, les hommes qui n'aimaient pas les femmes

Expérience un peu bizarre que d’aller voir le dernier film du (génial) David Fincher. Parce que j’ai beaucoup aimé la trilogie de Stieg Larsson et particulièrement le premier tome et parce que ce livre monumental a déjà fait l’objet d’une adaptation très réussie par le suédois Niels Arden Oplev. Ca fait trois choses à comparer entre elles, pas facile ! Autant le reconnaitre d’emblée, j’avais quelques à-priori sur ce film, je ne comprenais pas bien pourquoi le cinéma américain tenait absolument à refaire ce qui avait déjà été très bien fait avant par les suédois eux-mêmes…

Je résume pour ceux qui ne connaissent rien de Millenium, il doit bien en rester quelques uns. Le journaliste indépendant et engagé Michael Blomkvist vient de perdre un procès en diffamation contre un magnat de l’industrie. Sa réputation et ses finances s’en trouvant très entamés, il accepte la proposition d’Henrik Vanger, vieil industriel reclus dans le nord de la Suède, qui tient absolument à élucider, avant de mourir, la disparition de sa nièce Harriet, datant des années 60. Michael accepte d’élucider ce mystère et va être aidé en cela par Lisbeth Salander, jeune hacker hyper intelligente assez perturbée et au passé aussi mystérieux qu’inquiétant.

Il faut se rendre à l’évidence, cette adaptation est vraiment très réussie, et (presque) parfaite. Le style particulier de Fincher s’adapte sans problème à l’atmosphère du roman, très austère et très froide. Fincher n’édulcore rien, et c’était aussi une de mes craintes quant à cette adaptation américaine. Il ne passe rien sous silence, ni le côté éminemment engagé à du livre, ni les scènes (très) dérangeantes, ni la complexité des enjeux politiques du combat de Blomkvist. Toutes ces choses que le cinéma américain aurait pu être tenté de gommer ou d’adoucir sont là et bien là et c’est une très heureuse surprise ! L’adaptation (et ça me surprend presque d’écrire ça) est d’une fidélité totale et entière ! Bien plus que le film d’Oplev qui collait déjà bien à l’histoire mais qui avait beaucoup élagué et apporté des modifications substantielles, Fincher colle de près, de très près au roman de Larsson. Paradoxalement, c’est après avoir vu le film de David Fincher qu’on se rend compte que la toute première adaptation (tout au moins dans sa version cinéma, la seule que je connaisse) avait pris de sacrées distances avec l’œuvre originale, parfois sur des détails (comme la fille de Blomkvist par exemple, ce rôle existe dans le roman et dans le film de Fincher mais pas dans le film suédois), parfois sur des choses beaucoup moins anecdotiques ! Coté casting, le choix de Daniel Craig, sur lequel j’avais quelques doutes (je n’ai jamais trouvé cet acteur vraiment intéressant jusqu’à présent) est finalement un très bon choix. Il campe un Michaël Blomkvist de façon très convaincante. En revanche, malgré tous ses efforts (et il lui en a fallu car c’est un rôle extrêmement difficile à incarner), Rooney Mara ne peut pas faire oublier la performance de Noomi Rapace. Ses grands yeux étonnés et son air de petite fille ne peuvent pas rivaliser avec l’air buté et le regard glacial de Rapace et il ne suffit pas de se couper les cheveux en punk pour avoir l’être d’en être une ! Les reste du casting, en grande partie suédoise, donne en revanche parfaitement satisfaction, avec une petite mention pour souligner la présence au générique, dans un rôle très secondaire, de Goran Vijnic, que les fans d’ « Urgences » dont je suis désespéraient de revoir un jour et qui apparaît ici tellement vieilli que ça m’a filé un coup de vieux à moi aussi !

Maintenant que Fincher a réussi, et c’est indéniable, une très belle adaptation d’un premier tome très complexe, on se prend à rêver d’une adaptation des deux autres volumes : « La fille qui rêvait d’un bidon d’essence et d’une allumette » et « La reine dans le palais des courants d’air » Ces deux romans livrent une seule et même histoire, encore plus complexe et plus noire, encore plus engagée politiquement, encore plus dérangeante… Punaise, ça donne envie !

http://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=19225354&cfilm=178974.html

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