/image%2F0902697%2F20150113%2Fob_e86bef_j-edgard.jpg)
«J. Edgar » où la vie de l’homme à la fois le plus puissant et le plus secret de la vie politique américaine du XXème siècle, mis en image par un des meilleurs réalisateurs américains d’aujourd’hui, difficile de résister à une telle affiche quand on aime à la fois l’histoire, la politique et le cinéma !
De 1919 à sa mort l’aube des 70’s, Clint Eastwood met en scène la vie et l’œuvre de J. Edgar Hoover, instigateur du FBI, créateur de la police moderne et de le police scientifique. Un homme raciste, mégalomane, obsédé par la menace intérieure « rouge », n’hésitant pas à utiliser le FBI comme police politique et même police des mœurs. J. Edgar Hoover détenait des milliers de dossiers compromettants sur des milliers de personnes connues aux USA mais terriblement secret sur sa vie privée à lui, son homosexualité mal assumée et sa relation avec sa mère, à la limite du malsain…
La première chose à dire sur ce film, c’est que Léonardo Di Caprio prouve encore une fois l’immense talent qui est le sien… Au-delà du maquillage qui lui permet d’incarner un homme sur plus de 50 ans de sa vie, Di Caprio habite son personnage avec une telle présence devant la caméra qu’on finit par ne plus voir que lui ! A travers lui, on comprend tout et assez vite de la personnalité perverse de Hoover, qui était pourtant un homme très complexe dont le parcours politique et professionnel est difficile à cerner… La réalisation est brillante, les très nombreux allers et retours dans l’histoire de Hoover sont enchainés de façon intelligente, jamais on ne perd le fil, on s’ennuie assez peu malgré les 2h15 de film (même si certaines scènes, notamment sur sa vie privée, trainent parfois en longueur). La reconstitution (dans les décors et les costumes) et les maquillages sont évidemment très reussis, mais on connait le sérieux des américains sur ce point. Très peu d’effets spéciaux, très peu de scènes de violence mais quand même, au début, une scène d’explosion extrêmement bien filmée, sans esbroufe superflue mais qui suffit à vous clouer sur votre siège ! Certains aspects du scénario sont vraiment très intéressant, et moi-même j’ai appris pas mal de choses comme par exemple l’importance de l’affaire du bébé Lindbergh dans l’histoire du FBI. Cette affaire, dont on imagine mal aujourd’hui le traumatisme qu’elle suscita dans l’Amérique des années 30, à révolutionné les méthodes policières pour toujours. La psychologie de Hoover est, je l’ai dit plus haut, très bien rendue à l’écran, sa mégalomanie surtout. Arrivé à la fin de sa vie, il s’imaginait pouvoir faire et défaire des présidents et des prix Nobels grâce à ses dossiers secrets dont on n’arrive pas à déterminer, quand on voit le film, s’ils contenaient des vrais secrets ou des pures inventions malsaines ! Sa vie privée est très (trop ?) largement évoquée par Eastwood alors qu’objectivement, ce n’est pas tellement le plus intéressant ! Des épisodes entiers sont complètement ou partiellement passés sous silence, sans qu’on comprenne bien pourquoi : toute la période de la Deuxième Guerre Mondiale, l’assassinat de JFK (qui peut croire une seconde que Hoover, en tant que chef du FBI n’ait pas été mis en cause par l’assassinat d’un Président en fonction ?), le Mac Carthisme, la lutte pour les droits civiques ? Mais bon… Clint Eastwood n’est pas Oliver Stone et il ne faut sans doute pas compter sur lui pour appuyer trop fort là où ça fait trop mal, c’est un Républicain bon teint, après tout…
Malgré ses lacunes, « J. Edgar » est un film réussi à beaucoup de point de vue, qui nous apprend des choses même si on s’imagine déjà en savoir beaucoup et qui aura prouvé à ceux qui en doutaient encore que Léonardo Di Caprio est un immense acteur. Tout bien considéré, c’est amplement suffisant pour faire le déplacement…
http://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=19257916&cfilm=178870.html