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Ce qui m’a poussé vers ce film, c’est qu’il s’agit d’une adaptation d’un roman d’Olivier Adam, celui a écrit « Je vais bien ne t’en fais pas » et « A l’ abri de rien », deux romans adaptés l’un au cinéma, l’autre à la TV et qui m’avaient plus que bouleversé… Sans atteindre le degré d’émotion du film de Philippe Lioret, « Des vents contraires » m’a ému et m’a beaucoup touché.
Après une énième dispute, la femme de Paul Anderen disparait sans laisser de trace le laissant seul avec deux enfants. Après une année entière de recherche où il touche le fond du désespoir, Paul décide de reprendre sa vie en main. Il déménage en Bretagne auprès de son frère et travaille avec lui dans son auto-école. Il va faire connaissance de plusieurs personnes, qui ont toutes des raisons d’être tristes, même si elles sont très différentes des siennes. A leur contact, grâce à leur amitié et aussi à une certaine bienveillance, il va tout doucement reprendre gout à la vie, et même à lui redonner un sens…
C’est un film plein de délicatesse et de subtilité, mis en scène avec efficacité et sobriété par le comédien Jalil Lespert. D’ailleurs, on sent qu’il a mis son expérience d’acteur au service des acteurs de son film, tous sont absolument merveilleux dans un film qui les met en valeur: Benoit Magimel arrive à faire passer beaucoup sans avec besoin d’en faire trop, Antoine Dulery est hyper-touchant en grand frère écorché vif, Isabelle Carré campe un capitaine de police au trop plein d’humanité. Mais je veux accorder une petite mention spéciale à Ramzi Bédia, pour le coup très loin de son rôle d’amuseur public, il rend son personnage de père maladroit séparé de son fils très crédible. Agrémenté de quelques touches d’humour très discrètes, le scénario n’en demeure pas moins assez lourd car ici, il est question de beaucoup de détresse humaine, d’erreurs à réparer, de blessures à soigner et de vies à changer ou a reconstruire. Le film illustre quelque chose d’assez essentiel, mais par les temps qui courent, il n’est pas superflu de rappeler l’essentiel. C’est toujours avec l’aide des autres qu’on se sort des passes difficiles, voire très difficiles. Seul dans son coin avec son désespoir on n’arrive à rien, en acceptant les mains tendues, et en la tendant à son tour, on finit par aller mieux. Finalement, c’est un message assez positif que porte ce film, malgré les apparences. Jalil Lespert filme intelligemment les scènes clefs de son film, j’en veux pour exemple une des scènes finales, d’une tension inouïe grâce au talent des deux enfants acteurs à laquelle personne ne peut résister. Ce n’est pas facile de filmer la douleur quand elle s’exprime de façon si brutale et cette scène (émotionnellement assez insoutenable) est efficace car elle filmée dans voyeurisme mal placé, sans pathos, avec un long plan fixe sans effets superflus.
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