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Un point c'est (pas) tout

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Critique cinéma : The artist

Publié par Christelle Point sur 24 Décembre 2014, 13:47pm

Critique cinéma : The artist

C'est un sacré pari que Michel Hazanavicius a relevé en proposant un film muet et en noir au blanc à l’heure de l’image numérique et de la 3D, et c’est un pari gagnant. Comme quoi, le cinéma n’est pas devenu qu’une industrie à faire de l’argent en appliquant des recettes formatées, c’est encore un espace de créativité et d’audace pour ceux qui veulent raconter de belles histoires. S’il n’y avait que cela à mettre au crédit de ce film, ce serait déjà beaucoup. Mais « The artist », ce n’est pas juste une « performance » au sens artistique du terme, c’est aussi, et surtout, un très beau film plein de poésie et d’émotion.

1927 : Georges Valentin est une star du cinéma muet (une sorte de Douglas Fairbanks), Peppy est une petite figurante pleine d’ambition. Ils se rencontrent sur un des films de la star et se sentent tout de suite très attirés et très complice. Mais Georges est marié, c’est une star énorme et Peppy n’est qu’une débutante. Les débuts du cinéma parlant vont bouleverser leurs deux destins : Alors que Peppy devient, rôle après rôle, la nouvelle coqueluche du système, Georges décline pour ne pas avoir cru à la fin du muet. Ruiné par un dernier projet fou et la crise de 29, il se retrouve seul et quasiment à la rue. Quand leurs deux destins vont se recroiser, retrouveront-ils cette complicité qui les avaient fait se sentir si proches l’un de l’autre ? La nouvelle star tendra t’elle la main à la star déchue ?

Il y a dans ce film une magie qui opère dés les premières minutes et ne vous lâche plus. Au-delà de l’aspect muet et noir et blanc du film (le noir et blanc n’est pas un problème, mais le fait de ne jamais entendre un son est assez déroutant pendant les premières minutes, mais on s’y fait très vite !), c’est aussi le soin du détail et la qualité de la réalisation qui impressionne. Depuis « OSS 117 », on savait que Michel Hazanavicius était un perfectionniste qui ne laissait rien au hasard, et « The Artist » vient confirmer un talent absolument indéniable et drôlement prometteur. Le scénario n’est pas juste une bluette destiné à faire verser quelques larmes, c’est un beau film avec des moments très intenses, très douloureux aussi. L’histoire d’amour entre Georges et Peppy, une histoire d’amour toute simple m’a amené au bord des larmes à plusieurs reprises, avec en toile de fond une réflexion sur la cruauté du système des studios de cette époque, et sur la notion de loyauté aussi. Quant à l’interprétation, j’en suis encore à peine revenue des performances de Berénice Bejo et de Jean Dujardin qui réussissent à faire passer toutes les émotions du monde sans jamais prononcer un mot, et sans jamais grimacer ou surjouer ! Et que dire de Uggy, un petit fox terrier qui ne lâche jamais le personnage de Georges, et qui est tellement doué et craquant qu’on aurait aimé le voir gagner un OScar lui aussi ! J’imagine que «The Artist » est un film très référencé pour qui connait le cinéma des années 20-30. Moi qui ne suis vraiment familière de que Chaplin (mon idole !), j’y ai déjà vu beaucoup de références alors j’imagine quand on est cinéphile averti, ce film est un trésor, une mine d’or à ciel ouvert ! Quelques scènes légèrement surréalistes sont particulièrement réussies comme la scène d’ouverture derrière un écran de cinéma, ou celle du cauchemar de Georges où il entend des sons et donnent à « The Artist » son statut de grand film.

Il y a, par moment (et souvent à des moments cruciaux où aujourd’hui on vous noie sous la musique) des minutes entières de silence absolu, chose plus que rarissime au cinéma comme dans la vie courante. Preuve que toute la salle était au diapason et sous le charme, pendant ces moments de silence : pas un toussotement, pas un siège qui grince, par un murmure : le silence parfait de ceux qui ne sont plus DEVANT un film, mais DANS un film !

http://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=19318651&cfilm=183070.html

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