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Un point c'est (pas) tout

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Critique cinéma : Les marches du pouvoir

Publié par Christelle Point sur 29 Décembre 2014, 16:28pm

Critique cinéma : Les marches du pouvoir

Il y a une chose qu’il faut mettre au crédit de George Clooney, c’est qu’en tant que réalisateur, il ne cède jamais à la facilité et s’adresse toujours à l’intelligence des spectateurs. Avec « Les marches du pouvoir », George le démocrate assumé nous fait pénétrer l’antichambre d’une primaire démocrate où derrière les beaux discours et les idéaux se cachent les trahisons et les manœuvres politiciennes, les petits calculs mesquins et parfois les vrais drames humains.

Stephen Meyers est un jeune consultant au service du candidat démocrate Mike Morris et co-dirige sa campagne à quelques heures de la primaire cruciale de l’Ohio. Jeune et encore un peu idéaliste, il va être l’objet de manœuvre et de manipulation qui vont le déstabiliser. Mais Stephen apprends vite et très vite, le manipulé devient un manipulateur redoutable.

Clooney nous livre un portrait cruel et très peu flatteur des coulisses de la vie politique américaine, un portrait glacial comme la climat hivernal de l’Ohio qui sert de toile de fond à cette primaire démocrate où tous les coups sont permis, vraiment tous… Si le scénario n’est pas trop complexe en lui-même, il faut quand même être assez familier avec les arcanes du système politique américain pour bien comprendre les enjeux de ce qu’on voit à l’écran, parce qu’évidemment, rien n’est expliqué aux européens que nous sommes ! Si, comme moi, on est fan de « The West Wing » et un peu curieux de ce qui se passe outre atlantique, si on sait ce qu’est un Swing State, le Super Tuesday, le système des délégués, et qui sont les éléphants et qui les sont les ânes, alors ça va… Sinon, si on n’a comme critère que la gentille primaire que l’on a vécu ici en 2011, c’est peu dire qu’on va être surpris par la violence de la vie politique américaine qui broie les perdants de manière irréversible. Mené par un trio d’acteurs très impliqués : Ryan Gosling (que je découvre avec bonheur !), Phillip Seymour Hoffman et George Clooney lui-même, dont on ne peut pas dire qu’il se soit donné le beau rôle, « les marches du pouvoir » est un film intéressant, efficace et très instructif. Bien sur, il n’est pas exempts de petits défauts, il peut aussi céder un peu à la facilité avec l’histoire de la jeune stagiaire qu’on aimerait bien plaindre sauf qu’on lui pardonne mal d’être aussi naïve et stupide (l’éducation catholique fait des ravages !), quelques petites longueurs aussi sont à déplorer. Mais il y a aussi des belles choses (la scène de la voiture à la sortie du coiffeur, les scènes d’ouverture et de fin, à mettre en perspective l’une avec l’autre) qui donne à penser que Clooney a un petit quelque chose de prometteur comme réalisateur. Sa réalisation est très sobre, presque austère au regard de ce qui se fait à Hollywood, et il y a quelque chose de désabusé dans son propos. A ceux qui lui voyaient déjà un destin présidentiel dans le parti démocrate, Clooney leur renvoie une fin de non recevoir sans ambigüité.

Pour finir, j’ajoute deux choses au crédit de ce film, une belle affiche et un titre original très intelligent « The Ides of March » qui aurait bien mérité d’être conservé ou tout du moins traduit à l’identique. « Les Ides de Mars » font référence à la trahison politique la plus célèbre de l’Antiquité, la trahison (et l’assassinat) de César par son fils Brutus. Quand je disais que Clooney misait toujours sur l’intelligence du public, dommage que les distributeurs français n’aient pas la même attitude !

http://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=19245788&cfilm=131737.html

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