Critique cinéma : Pirates des Caraïbes : La fontaine de Jouvence

Envie d’un bon gros blockbuster américain, un truc bien formaté qui vous fait passer un bon moment sans aucune prise de tête ? Si c’est l’objectif de ce film (en plus de l’objectif de rapporter un max de thune !), alors pas de problème, c’est parfaitement réussi. En revanche, au niveau de la créativité artistique, de l’intérêt scénaristique et même de la performance d’acteur, « Pirates des Caraïbes : La fontaine de Jouvence » est clairement en dessous de la moyenne…

Jack Sparrow, enrôlé malgré lui dans l’équipage de Barbe Noire, part à la recherche de la fontaine de jouvence aux côtés d’Angélica, la fille de ce dernier pour qui Jack semble nourrir quelques sentiments. Mais ils ne sont pas seuls sur la route de cet endroit mythique, les corsaires anglais et l’armada espagnole veulent à tout prix leur griller la politesse, pour des raisons différentes et plus ou moins claires.

Point de vue scénario, il semble que les leçons des n°2 et des n°3 aient été retenues, ici, on fait dans le beaucoup plus simple. Les trahisons, les retournements de situations incessants, les pirouettes scénaristiques qui avaient rendus les épisodes précédents indigestes ont été expurgées et c’est heureux. Autre bonne nouvelle, nous voilà débarrassé des ennuyeux et lisses Will et Elisabeth au profit du seul personnage vraiment intéressant : Jack Sparrow, interprété par un Johnny Depp absolument craquant mais qui aura néanmoins du mal à cabotiner plus que dans ce 4ème opus… Même si le film dure presque 2h20, il est difficile de s’y ennuyer même si la succession de (longs) combats à l’épée pourrait finir par lasser les plus patients. Les effets spéciaux sont, comme d’habitude dans le cinéma hollywoodien, une pure merveille technologique. La scène de l’attaque des sirènes est de loin la plus réussie, à la fois belle et terrifiante, pour moi c’est LE moment fort du film. Un scénario lisible, un personnage principal attachant et des scènes visuellement très réussies, voilà pour ce qui fonctionne. A cela j’ajoute le personnage d’Angelica, Penelope Cruz et son joli minois apporte une touche glamour bien plus agréable et piquante que Keira Knightley… Seulement voilà, on a quand même droit à une histoire d’amour improbable entre une sirène et un prêtre (qui ressemble à un prêtre comme moi je ressemble à Angélina Jolie, surtout quand il est torse nu !) plus culcul-la-praline tu meurs ! On a quand même droit à des interminables et improbables scènes de combats d’épée, heureusement qu’on n’a pas eu droit à un combat naval cette fois-ci (une entorse au cahier des charges ???). Je conçois aussi que le cabotinage de Johnny Depp, pris au premier degré, peut vite exaspérer. On aura vite oublié de quatrième épisode, la magie indéniable du tout premier « Pirates des Caraïbes » ayant disparu depuis longtemps, on se prend à espérer qu’ils arrêtent ici d’exploiter la franchise avant de devenir la caricature d’eux-mêmes. En fait on peut définir ce film par deux adjectifs en –able : agréable et oubliable !

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