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Un point c'est (pas) tout

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Critique cinéma : Ma part du gâteau

Publié par Christelle Point sur 19 Novembre 2014, 10:08am

Critique cinéma : Ma part du gâteau

Attention, ce film n’est pas ce qu’il paraît ! Au vu de la bande annonce, on pense qu’on va passer 1h50 devant une comédie légèrement romantique et doucement acide sur la rencontre improbable d’une mère de femme au chômage qui se reconverti en femme de ménage et un trader assez odieux obsédé par l’argent. Et c’est vrai que jusqu’à 20 minutes de la fin, c’est le cas et puis… Et puis Klapish abat ses cartes ! Et on s’aperçoit qu’il a bluffé !

France est mère de 3 filles et vient de perdre son travail dans une usine de Dunkerque. Cette usine a fermé et a été délocalisée brutalement et les employés ne sont même pas certain de toucher une indemnité de licenciement. Financièrement acculée et moralement cassée, elle se reconverti femme de ménage à Paris et le hasard la met en présence de Stéphane. Elle ne sait pas encore que ce trader obsédé par la réussite, fort peu sympathique, est le principal responsable de la fermeture de son usine.

Comme je le disais, Klapish m’a bien eu sur ce coup là car les deux tiers du film sont exactement ce à quoi je m’attendais. A savoir une comédie (avec un fond grave jamais perdu de vue) sur la rencontre improbable de deux monde qui s’apprivoisent doucement. La société française étant ce quelle est, il n’y a qu’au cinéma qu’une telle rencontre peu avoir lieu ! C’est drôle, parfois même très drôle et surtout en partie grâce à la performance de Karin Viard qui a un jeu à la fois très sobre et très efficace. Je le souligne à chaque fois mais cette actrice a un potentiel comique assez rare, à la fois très sobre et très expressive, elle fait mouche à chaque fois. Elle est touchante en femme de ménage, qui commence par prendre soin de l’intérieur de son patron avant s’attacher à lui et à son fils et de prendre peu à peu soin de lui. De son côté, Gilles Lellouche (enfin dans un premier rôle) campe un trader à la fois odieux (quel mufle avec les femmes !) et étrangement attachant. Au fil du film, on le sent s’adoucir, s’ouvrir un peu et trouver en France une sorte de conscience morale… Une certaine tendresse s’installe entre eux, de façon tellement progressive qu’elle n’en paraît pas (trop) contre-nature et on se prend à y croire un peu… Bref, tout cela passe bien à l’écran, on ne s’ennuie pas, on rit souvent, on s’attache à ces deux personnages si disparates et puis… Et puis comme je le disais, Cédric Klapish opère un virage en épingle à cheveux dans le dernier tiers de son film. En quelques mots, avec juste un téléphone portable qu’on raccroche au lieu de répondre, le film devient beaucoup moins drôle et puis plus drôle du tout ! Comme si la réalité sociale rattrapait ces personnages qui s’étaient trop éloignés de leur « base », comme si cette réalité leur présentait l’addition en quelque sorte ! Sans en dire beaucoup plus pour ne pas déflorer l’intrigue, on peu quand même dire que la toute fin de film (très brutale) est grave, noire même… Ca donne au spectateur qui quitte la salle (un peu sonné !) une impression forte. De ce point de vue, Klapish réussi son coup parfaitement, on n’oublie pas facilement son film, on l’emmène avec nous et on y repense… On s’aperçoit aussi qu’il y a un leitmotiv qui conduit ce film : Contrairement à ce que France affirme au début du film quand elle abandonne ses collègues en lutte à l’usine : L’individualisme n’est qu’une solution de façade, un pis-aller. Elle en prendra conscience dans la toute dernière image.

http://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=19194496&cfilm=174961.html

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