Critique cinéma : Et soudain tout le monde me manque

Derrière ce très joli titre se cache un petit film sans prétention. Jennifer Devoldère avait déjà fait « Jusqu’à toi » avec Mélanie Laurent, une comédie romantique qui ne tenait pas vraiment ses promesses, inaboutie et pleine de petits défauts. Ce film là et sans conteste bien meilleur, les personnages sont mieux définis et plus profonds. Mais le film, cette fois ci encore, se cherche sans vraiment se trouver.

Eli va être père pour la 3ème fois à presque 60 ans avec une jeune femme bien plus jeune que lui et ses deux grandes filles le prennent fort mal. Il faut dire qu’il n’a pas été un père exemplaire, absent et maladroit, et il n’a jamais eu la bonne attitude ou la bonne parole pour les aider à grandir. Est-ce pour cela que la cadette, Justine cherche en vain son équilibre, professionnellement comme dans sa vie privée ? La famille, surtout quand elle est déstructurée et recomposée à l’envie, c’est difficile, et parfois c’est même douloureux !

Voilà un film pas évident à critiquer. Parce que même si on ne s’ennuie pas vraiment, même si les personnages sont intéressants (celui incarné par Michel Blanc en tête), même si le propos se voudrait universel (la famille, ça concerne quand même tout le monde…), on n’arrive jamais vraiment à se sentir pleinement concernée par le propos. A quoi ou à qui la faute ? Surement pas à cause des acteurs qui compose très honnêtement leur rôle, Mélanie Laurent est toujours aussi délicieuse et Michel Blanc est formidable dans ce genre de personnage de comique-tragique. Alors qu’est ce qui blesse ? Le scénario peut-être, un peu convenu, avec une fin un peu trop prévisible pour nous toucher vraiment. La réalisation est très convenue aussi, certaines scènes sont très réussies mais d’autres sont trop appuyées (la séquence des cartes postales, qui fait un peu trop cliché, c’est le cas de le dire !). En résumé, c’est un film agréable mais qu’on oublie un peu vite faute de s’être sentie pleinement concernée. On a un peu de mal à s’identifier aux personnages et à leur vie si compliquée et même dans certains cas à avoir de l’empathie pour eux ! Cela dit, il reste quand même de bons moments et de jolies scènes, essentiellement avec Michel Blanc, qui, à elles-seules, méritent que l’on donne un peu de crédit à ce film.

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