La frontière

Moi je suis bien sagement installée

Dans le doux pays de ton amitié

Dans ce beau petit nid douillet

Cette place de choix que tu m’as réservé

Ici le ciel est clair toute l’année

Le climat toujours doux et tempéré

On n’a jamais froid au pays de ton amitié

On ne se sent jamais seul, jamais abandonné

La frontière je la vois, elle est là, tout près

Je pourrais presque, presque la toucher

La frontière entre l’amour et l’amitié

Une frontière armée et bien gardée

Au garde à vous la police des sentiments

Empêche qui que ce soit de traverser

Tout juste a-t-on le droit d’admirer

Ce pays étrange et envoutant

Ce pays au climat torride et violent

Ce pays intense de chaleur et d’ouragans

Au pays de ton amour, ses paysages éblouissants

Ou ta peau est douce et tes baisers ardents

Parfois me prends l’idée insensée de creuser

Un petit tunnel pour discrètement traverser

Devenir une clandestine, une sans papier

Dans ton cœur mine de rien m’installer

Mais je n’ai jamais vraiment osé

Passer cette frontière fermée à double tour

Car je sais trop bien qu’il n’y a aucun retour

Si je m’en retrouvais brutalement expulsée

Pas question de revenir vivre en amitié

Quand le pays de l’amour t’a renié

Dans le monde de l’oubli te voilà exilée

Et là, je ne pourrais pas le supporter

Alors je reste sagement de ce côté

Dans le doux pays de ton amitié

Caressée par ton sourire et ta complicité

Et je crois bien que je pourrais…

Y passer toute l’éternité L’éternité…