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Un point c'est (pas) tout

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Critique cinéma : 99 Francs

Publié par Christelle Point sur 24 Février 2014, 17:18pm

Critique cinéma : 99 Francs

Que c’est difficile de faire une critique d’un film aussi étrange, décalé et hors norme ! Difficile aussi de dire si on a aimé ou pas, si on le conseille ou pas, parce qu’il s’agit d’un OVNI cinématographique qui peut fasciner comme il peut exaspérer ! Ce qui est sur, c’est que ça ne fait ni dans la dentelle, ni dans la mièvrerie. C’est cynique, trash, parfois à la limite du mauvais goût.

Le pitch, pour ceux qui ne connaissent pas le livre, c’est l’histoire d’Octave, créatif dans une boite de pub, cocaïné jusqu’aux yeux, sans morale et d’un cynisme revendiqué qui « commet » des pubs lénifiantes pour un salaire indécent. Sous le double coup d’une rupture amoureuse et d’une overdose, il décide de se saborder en sabotant la plus grosse campagne qui lui a jamais été confiée, une pub pour des yaourts à 0% de la marque Madone.

On peut résumer cela comme la descente aux enfers d’un crétin irresponsable avec ceci pour originalité que le film présente deux fins, une (très) trash et l’autre plus cynique qu’il n’y paraît ! L’interprétation est impeccable, avec en tête de liste Jean Dujardin qui n’en finit pas de prouver qu’il peut tout jouer et déjà on devinait que le meilleur était encore à venir. Les seconds rôles sont également parfaits, le très regretté Jocelyn Quivrin en tête. La réalisation de Yan Kounen est assez fascinante, et assez déroutante avec de moments de pur délire, des passages en dessin animé, des flashs back, des digressions sous acide et bizarrement quelques longueurs. On est plus proche de « Las Vegas parano » de Terry Gilliam que de « Dobermann » (du même Ian Kounen), moins violent mais franchement plus trash. C’est un film à ne pas mettre devant tous les yeux. L’accumulation de ces effets de réalisation rend le film difficile à suivre, pour ne pas dire confus et brouillon, et je ne parle même pas de la « double fin » qui n’aide pas à créer une cohérence. Reste quand même des scènes chocs, celles ou Octave démolit une pub Kinder, celle où lui et son acolyte « pondent » en deux minutes une pub d’une mièvrerie écœurante mais qui plaira à la ménagère de moins de 50 ans et au patron frileux de Madone, une réunion atterrante de bêtise chez le même Madone pour préparer ce même spot TV et bien sur, la vrai pub Madone, celle qu’Octave va tourner en douce et qui dynamitera sa carrière. On sait que la pub nous prend pour des cons, ça, ce n’est pas un scoop ! Et on peut penser que « 99 F » enfonce une porte ouverte. C’est probablement vrai, mais ça n’enlève rien à la qualité du film et du livre avant lui. Et si les fameuses scènes chez Madone ressemblaient fort à de vraies réunions marketing chez D… ? On n’en serait pas vraiment surpris…

Il parait qu’aucune grande chaîne généraliste n’a voulu financer ce film, seul Canal + et ARTE, qui ne doivent pas grand-chose aux recettes publicitaires, on accepté de mettre la main à la poche. Cela prouve au moins une chose, même un film qui enfonce une porte ouverte et qui nous apprends sur la pub ce que, consciemment ou pas on savait déjà, fait peur aux annonceurs. C’est navrant, mais on n’en est pas vraiment surpris !

http://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=18741604&cfilm=60627.html

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