Je l’avoue, entre les « Mad Men » et moi, çà n’a pas été un coup de foudre ! Il m’a fallu plus d’une saison, en insistant un peu, pour m’accrocher à cette série alors qu’on m’en avait dit tant de bien. Pourtant, « Mad Men » a des qualités qui sautent aux yeux et qui sont difficilement discutables.
New York, début des sixties, la publicité est en plein renouveau : le Tv prends place dans tous les foyers, « l’ American way of life » s’étend sur le monde comme une tâche d’huile, bientôt il sera question d’émancipation féminines, de droits civiques. Au cœur de Madison Avenue, les publicitaires sont surnommés les « Mad Men » et ils sont au cœur de tous ces changements sociétaux. Parmi eux, Don Draper, trentenaire hyper doué, à la carrière brillante et prometteuse et au passé… très trouble.
Esthétiquement, la série est remarquable. Tout y est très soigné, les décors, les costumes, les postures, la mentalité, tout y est très pointu. La série a la bonne idée de coller à l’actualité de l’époque (élection de JFK, mort de Marilyn, etc…) ce qui lui donne un cachet très particulier et intéressant. Et à cette occasion on se rend compte que la société des 60’s et la nôtre sont très différentes, au point parfois de se demander sur quelle planète les personnages évoluent ! Le personnage principal, incarné par le très élégant Joe Hamm, et l’intrigue qui l’accompagne ne sont pas du tout dénuées d’intérêt. Derrière ce rôle d’homme ombrageux, Elisabeth Moss campe une jeune femme au physique un peu ingrat qui essaie de trouver sa place dans un milieu d’un sexisme inimaginable aujourd’hui. Je n’ai vu que deux saisons d’une série qui en compte à ce jour 6, mais j’espère bien que la série va se focaliser sur ces deux personnages, qui sont de loin les plus intéressants, et qu’elle gardera ses qualités d’écriture. J’ajoute que la musique (super chouette la plupart du temps, étant donné que les 60’s c’est une sacrée période dans ce domaine là aussi !) tient une place importante dans la série, d’ailleurs une musique différente clôture chaque épisode. Au chapitre des bémols, je trouve qu’on a du mal à s’attacher aux personnages, masculins comme féminins, pour l’instant ils sont surtout montrés sur leur jour le moins sympathique ! Et puis « Mad Men » ne brille pas non plus par son humour qui est trop peu présent à mon gout. Un peu plus d’humour permettrait de mettre en perspective les intrigues et de rendre les personnages plus attachants. Et puis, il faut que je le confesse, cette période des 60’s fait peut-être rêver les baby boomers mais moi j’ai du mal. Le sous-titre de « Mad Men » c’est « Quand les hommes étaient de hommes et les femmes portaient de jupes ». La condescendance (inouïe) avec laquelle les hommes traitent les femmes en général et la leur en particulier me hérisse à chaque épisode. Et les femmes, soumises/passives/au foyer/dépressives, j’ai souvent envie de les secouer pour leur donner une baffe, à l’image de la très désespérée Betty Draper. De ce point de vue, « Mad Men » a au moins l’avantage de nous faire toucher du doigt le chemin parcourus en termes d’égalité homme-femme, et ce n’est déjà pas si mal… En on se rend compte du chemin parcouru en terme de tabagisme aussi : çà fume absolument partout et tout le temps, et quand je dis partout et tout le temps, c’est partout et temps, difficilement imaginable aujourd’hui !
Un petit extrait de la saison 1 en VOST :